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super familiam suam, ut det illis cibum in tempore?

Beatus ille

servus

quem, cùm venerit dominus ejus, invenerit sic facientem⚫

Amen dico vobis, quoniam super omnia bona sua constituet eum.

Si autem dixerit malus

servus ille in corde suo:

ceux de sa maison pour leur donner, au temps marqué, leur nourriture 1?

15. Heureux ce serviteur, si, lorsque son maître viendra, il le trouve agissant ainsi.

16. En vérité, je vous le dis, il l'établira sur tous ses biens.

17. Mais si ce serviteur est méchant, et

Moram facit dominus qu'il dise en lui-même, Mon maître tarde

meus venire :

Et cœperit percntere

conservos suos, manducet autem et bibat cum ebriosis:

Veniet dominus servi illius in die quâ non

rat:

toujours 2;

48. Et qu'il se mette à frapper ses compagnons, à manger et à boire avec des hommes d'ivresse :

19. Le maître viendra le jour où il ne sperat, et horâ quâ igno- l'attend pas, et à une heure qu'il ignore. 20. Et il le retranchera du nombre de ses serviteurs, et il le relèguera avec les hypocrites et les infidèles. Là seront des pleurs et des grincements de dents.

Et dividet eum, partemque ejus ponet cum hypo ritis. Ilic erit fletus, et stridor dentium.

Tunc simile erit regnum cœlorum decem vicinibus quæ, accipientes lampades suas,

21. Alors, le royaume des cieux sera semblable à dix vierges, qui, ayant pris exierunt obviam sponso leurs lampes, allèrent au-devant de l'é

et sponse.

Quinque autem ex eis

erani fatuæ, et quinque

prudentes:

poux et de l'épouse 3.

22. Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq étaient sages.

1 14. Quel est ce maître et quels sont les serviteurs? Le maître, c'est JésusChrist lui-même; sa famille, c'est son Église catholique répandue par tout le monde les serviteurs, ce sont principalement les évêques et les prêtres. (S. FULGENCE.) 217. Ceux qui disent, jouissons de la vie, la mort n'est pas si proche, sont représentés ici trait pour trait.

3 21. Chez les Juifs, l'époux, accompagné de ses amis, allait la nuit prendre sa femme pour la conduire chez lui. Des amies de l'épouse, invitées à la cérémonie; allaient au-devant de l'époux avec des lampes ou des flambeaux allumés; et, après l'avoir introduit chez l'épouse, elles reconduisaient l'un et l'autre à la maison nuptiale, où elles étaient admises à partager la joie du festin.

Sed quinque fatuæ, acceptis lampadibus non sumpserunt oleum se

cum:

Prudentes verò acceperunt oleum in vasis suis cum lampadibus.

Moram autem faciente sponso, dormi'averunt omnes et dormierunt.

Media autem nocte, clamor factus est: Eccè sponsus venit; exite ob. viàm ei.

Tunc surrexerunt om. nes virgines illæ, et orna verunt lampades suas.

Fatuæ autem sapientibus dixerunt: Date nobis de oleo vestro, quia lampades nostræ extinguuntur.

Responderunt prudentes, dicentes: Ne fortè non suflic at nobis et vobis, ite potiùs ad vendentes, et emite vobis.

Dům autem irent emere, venit sponsus et quæ paratæ erant, intraverunt cum eo ad nuptias, et clausa est janua.

Novissimè verò VC

23. Or, celles qui étaient folles, ayant pris des lampes, n'emportèrent point d'huile 1.

24. Mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases.

25. Or, comme l'époux tardait, toutes cédèrent au sommeil et s'endormirent.

26. Mais, au milieu de la nuit, des voix se firent entendre: Voici l'époux qui vient, allez au-devant de lui.

27. Alors toutes ces vierges se levèrent et disposèrent leurs lampes.

28. Et les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.

29. Les sages répondirent: De peur que nous n'en ayons pas assez pour nous toutes, allez plutôt vers ceux qui en vendent ct achetez-en pour vous.

che

30. Or, pendant qu'elles étaient en marpour s'en procurer 2, l'époux arriva; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée 3.

31. Quelque temps après, les autres

123. Ce ne sont point des personnes vicieuses, ni insensibles, ni tout à fait sans bonnes œuvres: elles commencent beaucoup et n'achèvent rien. O combien périront par ce défaut ! (BOSSUET)

230. Elles cherchèrent à s'en procurer, mais elles n'en trouvèrent point: si elles reviennent ensuite jusqu'à la maison de l'époux, c'est en marchant dans les ténèbres.

50. Nous voyons par là que ceux qui seront surpris ne le seront pas seulement pour ne s'être point du tout disposés à recevoir le maître; on le sera pareille. ment pour s' yêtre disposé trop tard.

niunt et reliquae vir

gines, dicentes : Do

mine, Domine, aperi

nobis.

At ille respondens ait: Amen dico vobis, nescio

VOS.

Vigilate itaque, quia nescitis diem, neque ho

ram.

vierges arrivèrent aussi, et se mirent à dire : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous.

32. Mais l'époux leur répondit: Je vous

le dis en vérité, je ne vous connais point 1. 33. Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour, ni l'heure.

32. Application de la parabole. Les dix vierges, ce sont tous les chrétiens; la lampe, c'est la foi; l'huile, c'est la charité; le retard de l'époux, c'est le temps qui nous sépare du jugement dernier; le sommeil des vierges, c'est la mort des chrétiens; le réveil, causé par un grand bruit, c'est la résurrection générale où chacun ne trouvera dans sa lampe que l'huile dont il aura fait provision avant la mort plus de moyen de s'en procurer alors; plus de ressource ni dans la pénitence ni dans la prière. La salle du festin, c'est le ciel, qui sera fermé éternellement à tous ceux dont la foi et les œuvres n'auront pas été accompagnées par la charité.

-

2. Dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes étaient occupés de manger et de boire. Le Fils de Dicu ne dit pas : Ils tuaient, ils pillaient, ils commettaient des adultères : l'occupation des affaires les plus innocentes suffit pour nous assourdir, pour nous aveugler, pour nous enchanter. Il n'attaque pas non plus les grandes affaires, les grands emplois, les grandes charges : les soins les plus ordinaires suffisent pour nous étourdir et nous ôter le loisir de penser à nous; et la mort vient, toujours imprévue; et tandis qu'à la manière de ces oiseaux niais, nous nous repaissons de ce qu'on nous présente pour nous amuser, le lacet vient tout à coup, nous sommes pris, et il n'y a plus moyen d'échapper. O pauvre nature humaine! ne faut-il qu'un si faible appât pour t'amuser? Ne faut-il qu'un charme si faible pour t'endormir? une si faible occupation pour t'aveugler, pour détourner de ton esprit le souvenir de Dieu et de ses terribles jugements? Où trouverons-nous des larmes pour déplorer notre aveuglement et notre faiblesse ? (BOSSUET.)

6. Soyez prudents, veillez et priez. - Marchez, disait le Sauveur du monde, tandis que la lumière vous éclaire: pourquoi ? parce que la nuit vient où personne ne peut plus agir. Veillez : pourquoi? parce que le Fils de l'homme que vous attendez est déjà à la porte. Négociez, et

faites profiter les talents que vous avez en main: pourquoi? parce que le maître qui vous les a confiés est sur le point de revenir et de vous en demander compte. Tenez vos lampes allumées : pourquoi? parce que voici l'époux qui arrive. Hâtez-vous de porter des fruits: pourquoi? parce que c'est bientôt le temps de la récolte. Que voulait-il nous faire entendre par là? Ah! chrétiens, ces paroles, toutes mystérieuses qu'elles sont, s'expliquent assez d'elles-mêmes, et nous font connaître malgré nous notre folie, lorsque, nous proposant la mort dans un éloignement imaginaire, quoique, selon le terme de l'Écriture, il n'y ait qu'un point entre elle et nous, nous croyons avoir droit de nous relâcher dans la pratique de nos devoirs; car tel est notre aveuglement, et voilà l'erreur dont Jésus-Christ nous veut détromper. (BOURDALOUE.)

14. Que pensez-vous du serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur tous ceux de sa maison, pour leur donner au temps marqué leur nourriture? - Le maître a établi cet économe, cet intendant, ce dispensateur, pour être fidèle, pour être prudent, pour donner la nourriture à sa famille, pour la lui donner dans le temps, pour la lui donner avec mesure. Te voilà, ô Pierre ! Vous voilà, pasteurs! Il faut être fidèles, donner fidèlement ce que le Maître a mis en vos mains pour le distribuer: les sacrements, les instructions. Voilà ce que c'est qu'être fidèle, ne s'attribuer rien, ne rien retenir de ce qu'il a voulu que vous donnassiez, ô économe! ô intendant spirituel! Tu n'as rien à toi; tu n'as rien pour toi, puisque foi-même tu es tout aux autres. Tout est à vous, soit Paul, soit Céphas, tout est à vous. Et vous êtes à Jésus-Christ, disait saint Paul, tout est à vous. Il faut donc être fidèle, et se donner tout entier au peuple de Dieu. Mais outre la fidélité, il faut la prudence, pour donner dans le temps, pour donner avec mesure, prendre les moments favorables d'une affliction, du ralentissement d'une passion, d'une maladie, d'une grande perte, être attentif à ce moment. Voyez, Dieu vous avertit, Dieu vous frappe, Dieu vous réveille. Voilà le premier effet de la prudence; prendre le temps, sinon on rendra compte à Dieu du moment perdu, et de la damnation de son frère. Le second, donner avec mesure, ne donner pas plus qu'on ne peut porter, ne donner pas le saint aux chiens, ni les perles aux pourceaux. Ne prêcher pas les hauts mystères de la communication avec Dieu, aux âmes encore impures, qui ont besoin qu'on les étonne, qu'on les effraie; ne donner pas l'absolution ni la communion précipitamment, ne la donner pas aux chiens et aux pourceaux, aux âmes encore impures; aller par degrés, gagner peu à peu. Mais néanmoins il vient un temps

où il n'y a point de tenips, où il n'y a point de mesure à garder. Ici on dit: Ne reprenez pas, mais avertissez; là: Il faut reprendre avec modestie; ailleurs: Reprenez durement; ailleurs: Dans le temps, hors du temps, à propos et hors de propos. Autrement tout est perdu. Voilà donc la fidélité et la prudence d'un bon serviteur. Il y a deux choses nécessaires à régler: le fonds et la manière. Le fonds, il faut donner: soyez fidèle; la manière, il faut donner à propos et avec les convenances requises; autrement vous n'êtes pas ce serviteur digne que le maître emploie à gouverner sa famille, parce que, par infidélité, vous ne donnez rien, ou lorsque vous donnez, ce que vous donnez tourne à rien par votre imprudence. Remarquez ici un faux zèle. Un supérieur, un pasteur ne prèche pas; il est infidèle. Il prêche, il instruit, mais rudement, mais hors de propos; il ne fait rien, parce qu'il est imprudent. A un tel serviteur, qui dispense bien ce qui lui est confié, le maître lui donnera tout ce qu'il possède, et non-seulement son royaume, mais encore lui-même. Car si le père de famille, qui n'est qu'un homme, est si juste que, trouvant son serviteur qui a bien usé du pouvoir et des biens qu'il lui a mis en main pour les dispenser, il l'élève à de plus hauts emplois, et lui donne un plus grand pouvoir, combien plus Jésus-Christ, qui est la justice même, augmentera-t-il les biens de ses serviteurs qui auront bien dispensé ceux qu'il leur a déjà donné? Pesez ces mots : Il leur donnera tout ce qu'il possède. C'est un Dieu qui parle, que ne possède-t-il pas ? Mais tout est à nous dès que nous usons bien de ce qu'il nous donne. (BOSSUET.)

20. Il le retranchera du nombre de ses serviteurs, et il le relèguera avec les hypocrites et les infidèles. Là seront des pleurs et des grincements de dents. C'est avec justice que l'Évangile met au nombre des hypocrites et des infidèles ceux qui, sous prétexte d'observer une plus exacte discipline, changent le gouvernement de l'Église en une domination insupportable. Jésus-Christ n'a-t-il pas dit que son joug est un joug de douceur et de mansuétude? que celui qui serait placé à la tête de ses frères, devait se considérer comme le dernier et le serviteur de tous, à l'exemple du Fils de l'homme qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir? Néanmoins on se rend également coupable d'une faute très-grave, si l'on traite les criminels comme des frères, sans les soumettre aux rigueurs des lois : parce qu'alors, non-seulement on laisse pénétrer, mais on introduit soi-même le loup dans la bergerie sainte, et qu'il y a des temps où c'est une obligation pour les supérieurs

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