et d'un jugement afin de mettre en paix le peuple et les Chrétiens. Mais nous ordonnons au Grand-juge des causes criminelles de la province de transmettre aux mandarins locaux l'ordre de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour dissiper ces bandes; en même temps d'examiner au clair les vraies causes de ces troubles; ensuite de prendre les chefs des bandes et ceux qui auront profité de cette occasion pour piller ou chasser les Chrétiens. Les ayant interrogés et ayant examiné le vrai et le faux, ils devront en porter connaissance à notre tribunal. De plus, dès aujourd'hui, nous publions une nouvelle Proclamation, par laquelle, nous adressant à tous les soldats et au peuple de chaque ville de la province, nous faisons savoir ce qui suit : « Vous devez savoir tous désormais que la Religion chré» tienne est permise par S. M. l'Empereur et n'est pas com>> prise parmi les religions prohibées. Cette Religion a pour but » d'exhorter au bien; elle est donc très-éloignée des autres >> sectes perverses. Vous ne devez faire naître à ce sujet aucun doute ni causer de troubles. » Désormais, après notre présent édit, le peuple et les chré>> tiens devront vivre en bonne harmonie, et aucun ne devra >> avoir de méfiance contre l'autre. » Si quelqu'un ose nous désobéir, qu'il soit chrétien ou » non, s'il est coupable, il sera puni. Nos paroles, à nous, Gouverneur, sont suivies de l'effet, et il ne sera fait aucune >> miséricorde. » Que chacun observe ceci sans faute. » De l'Empereur Kouang-siù, 3o année, 7o lune (août 1877)1.» On voit que le gouverneur Ly reconnaît seulement que la religion chrétienne a pour but d'exhorter au bien; combien son Édit serait plus obéi s'il avait ajouté qu'elle continue et complète leur Religion primitive! Extrait des Missions catholiques du 7 juin 1878. Bibliographie AUCTORE, FR. QUARESMIO ORDINIS MINORUM THEOLOGO, OLIM TERRÆ SANCTE PRÆSULE. TERRÆ SANCTE HISTORICA, THEOLOGICA ET MORALIS ELUCIDATIO. Voici ce que Mgr Mislin dit de notre auteur: « C'est un » homme plein d'érudition, de sagacité et de bonne foi. Il a >> fait des recherches immenses, et a élevé en l'honneur des » Saints Lieux le plus beau, le plus utile et le plus durable de >> tous les monuments. » Cet éloge est bien mérité. En effet, ce livre est très-utile à tous ceux qui étudient la Terre-Sainte, car il est rempli de notions topographiques, historiques et archéologiques sur cette région célèbre que Quaresmius devait parfaitement connaître, puisqu'il l'avait habitée et explorée pendant treize ans. Mais non-seulement cet ouvrage est infiniment précieux pour les Palestinologues, il l'est encore pour tous ceux qui veulent avoir une intelligence plus complète des Saintes-Écritures. Que de questions bibliques, paraissant inextricables, on parvient à élucider par son secours! Or, comme l'Écriture-Sainte est la principale source où les prédicateurs de la parole divine vont puiser leurs arguments, et comme la Palestine est le pays privilégié dans lequel ont vécu les Prophètes, et Notre-Seigneur lui-même, il est évident qu'il est très-avantageux pour les Ecclésiastiques d'avoir une connaissance approfondie du texte sacré et de la Terre de Promission, car la Terre-Sainte est le commentaire des Livres saints. Afin d'aider les prédicateurs à atteindre ce but, Quaresmius a extrait de son ouvrage toutes les matières nécessaires à la préparation d'un sermon pour chaque jour de fête, et il les a mises en ordre. Ce livre, que tous les savants apprécient beaucoup, a été imprimé en 1637, à Anvers, en deux volumes in-folio, et ses exemplaires sont si rares aujourd'hui qu'on n'en trouve plus à acheter, même au prix le plus élevé. L'abbé Migne en aurait fait une nouvelle édition, si ses presses n'avaient pas été incendiées. Il ne s'est trouvé personne jusqu'ici pour accomplir cette tâche; on a été effrayé sans doute par les dépenses qu'exige un ouvrage renfermant plus de deux mille pages in-folio. Maintenant que le nombre de ceux qui étudient la Palestinologie s'est considérablement accru, grâce à la facilité des pèle rinages en Terre-Sainte, notre célèbre auteur est plus désiré que jamais; aussi sommes-nous heureux d'annoncer sa réimpression. Un érudit Franciscain, le R. P. Cyprien, engagé par les instances d'un grand nombre de Palestinologues, est prêt à entreprendre une nouvelle édition de Quaresmius, dès qu'il aura trouvé un nombre suffisant de souscripteurs. L'ouvrage se composera de quatre volumes in-folio, en caractères elzéviriens; il sera enrichi de trois tables, de gravures et de cartes géographiques. Les souscripteurs le recevront dans l'année, au prix de 60 francs; c'est-à-dire qu'à la réception de chaque volume ils paieront 15 francs, les frais de port compris. Pour les non-souscripteurs le prix sera de 70 francs. On souscrit au commissariat de Terre-Sainte à Paris, au couvent Franciscain, rue des Fourneaux, 83. Rappelons, en terminant, que le même Père Cyprien a réimprimé naguère un petit livre plein d'intérêt, et qui était devenu introuvable, c'est BONIFACE DE RAGUSE, Liber de perenni cultu Terra-Sanctæ. Cet ouvrage se divise en deux parties. La première rapporte en détail les cérémonies et les prières qui se faisaient aux fêtes que l'on célébrait dans les principaux sanctuaires de la Palestine. On lit avec plaisir le récit de ces cérémonies, quelquefois naïves, toujours touchantes, qui se solennisaient alors avec plus de pompe que maintenant. Dans la seconde partie, qui est la plus longue, l'auteur nous donne une description exacte de cette contrée où il était demeuré pendant douze ans. Mais ce qui assure au livre de Boniface de Raguse un intérêt exceptionnel, c'est que cet auteur est le seul, depuis l'an 1100, qui ait eu le bonheur de contempler à découvert le sépulcre de Notre-Seigneur, lorsqu'il fit renouveler son revêtement de marbre, en 1555, tandis qu'il était Custode de la Terre-Sainte. Le P. Cyprien a augmenté son édition de deux pièces importantes. La première, c'est une lettre de Boniface de Raguse, qui contient de curieux détails sur le Saint-Sépulcre et sur la vraie Croix. La seconde, c'est une Bibliographie de la TerreSainte énumérant plus de quatre cents ouvrages. Les Palestinologues, qui ont tant de peine maintenant à se procurer les livres anciens dont ils besoin pour leurs belles études, voudront tous posséder ce charmant volume, qui a le mérite peu commun de réunir la valeur scientifique et la modicité du prix'. L'abbé LAURENT DE SAINT-AIGNAN. 4 fr. Librairie des Lieux saints, rue Bonaparte, 70, à Paris. COURS D'INSTRUCTIONS PASTORALES, par l'abbé BARBIER, ancien aumônier du lycée de Douai, curé de Saint-Souplet, 2o édition, revue et corrigée. -Chez l'auteur, à Saint-Souplet, par le Câteau (Nord), et chez M. Augustin Boisleux, à Tur coing (Nord). (Extrait de la Semaine religieuse de Cambrai.) La Semaine religieuse a publié, il y a deux ans, un compterendu de cet ouvrage. L'auteur fera paraitre prochainement les quatrième et cinquième volumes, qui ont rapport à la seconde partie du cours. En attendant la première édition des trois premiers volumes, contenant l'exposition du symbole, étant épuisée, M. l'abbé Barbier s'est empressé de les rééditer, d'abord parce que l'accueil fait par le public à son livre lui en imposait le devoir, et surtout parce que lui-mème avait à cœur de faire disparaître les imperfections matérielles de la première édition, dont il n'avait pas pu surveiller l'impression. En présence du succès si remarquable de cet ouvrage, nous croyons qu'il est inutile de rappeler les titres qui nous semblaient propres à le recommander auprès de nos lecteurs, un grand nombre ont pu, en le lisant, s'en former un jugement par eux-mêmes, et constater que, pour la plénitude et la sûreté de doctrine, la méthode de division, la clarté d'exposition, il méritait une place distinguée, sinon la première, parmi les sermonnaires les plus connus. Nous nous permettrons seulement d'insister sur un point, que nous avions déjà signalé, mais peut-être pas autant que nos le devions, et qui nous paraît être la raison principale de la faveur vraiment extraordinaire avec laquelle il a été accueilli à son début : c'est son caractère éminemment pratique. La plupart des auteurs de sermonnaires ont trop composé leurs livres en dehors du monde, dans la retraite de leur cabinet d'étude. M. l'abbé Barbier en avait assemblé les matériaux dans l'exercice de ses fonctions d'aumônier au lycée de Douai, dans un ministère où il faut avoir au complet et dans le meilleur état l'armure du soldat de Jésus-Christ pour la défense de toutes les vérités de la foi. Puis, pendant un quart de siècle et plus, dans le voisinage d'une cité industrielle, à côté des efforts de la propagande protestante, il a essayé ses armes, il a mis en emploi ses approvisionnements, et pour parler sans figure, il a prêché et reprêché son cours d'instructions. C'est là qu'est le secret, l'explication de son caractère distinctif, de sa valeur toute particulière, et de l'utilité pratique que lui ont reconnu les milliers de prètres, qui, aussitôt qu'ils ont pu l'apprécier, ont voulu en faire l'acquisition. Dans cette seconde édition, papier, caractères, correction du texte, beaux volumes à un bon marché exceptionnel, toutes les conditions se réunissent pour mériter à ce livre la continuation du succès déjà obtenu, et pour faire espérer, aux volumes qui seront bientot imprimés sur la seconde partie de la doctrine chrétienne, les mêmes faveurs du public. Le Directeur-Gérant: A. BONNETTY. CONFÉRENCES SUR LA THÉOLOGIE dans ses Rapports avec la Philosophie. QUATORZIÈME CONFÉRENCE 1. (10 avril 1835) Trois sortes de vie, sensitive, intellectuelle et surnaturelle. Nous avons jusqu'ici considéré la nature spirituelle de l'homme, nous considérons aujourd'hui sous un autre aspect la nature spéciale de l'homme. Certains philosophes matérialistes ne voyaient dans l'homme et dans le monde que la matière, et ceux mêmes qui, sans être complètement matérialistes, ont fait découler des sens nos idées et nos connaissances, ont renfermé l'intelligence humaine dans les sensations et ont été conduits à renfermer la vie de l'homme dans la vie des sens. Les autres, en plus grand nombre, et qui ont plus approfondi la nature humaine et les éléments de l'intelligence, ont vu qu'il y avait en elle quelque chose de supérieur et d'essentiellement distinctif de la sensation. Ceux-ci ont admis dans l'homme deux espèces de vies, la vie sensitive et la vie intellectuelle, et ont reproché avec raison aux matérialistes et aux sensualistes d'avoir mutilé la nature humaine en en rejetant la puissance supérieure. Ceux qui n'ont admis que la vie sensitive sont tombés dans le vice qu'ils reprochent sans raison aux spiritualistes, savoir: de n'avoir pas compris tout l'homme en rejetant la sensation Voir le dernier article au N° précédent, ci-dessus, p. 85. Vie SERIE. TOME XVI.- No 93; 1878 (95° vol. de la coll.) 11 |