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Habebat autem tunc vinctum insignem, qui

cum sedit osis erat vinc

7. Or, il y avait alors dans la prison un

dicebatur Barabbas, qui insigne voleur nommé Barabbas1 qui était enchaîné avec les séditieux pour avoir tué un homme dans une révolte.

tus, qui in seditione fecerat homicidium.

Congregatis ergò illis,

dixit Pilatus :

a Est autem consuetudo vobis, ut unum dimittam vobis in Pascha; vultis ergò dimittam vobis regem Judæorum?

· Quem vultis dimittam vobis, Barabbam, an Jesum, qui dicitur Christus?

Sciebat enim quòd per invidiam tradidissent eum.

Sedente autem illo pro tribunali, misit ad eum uxor ejus, dicens : Nihil tibi, et justo illi: multa enim pas-a sum bodie per visum propter

eum.

Principes autem sacerdotum el seniores persuaserunt populis et b concitaverunt turbam, ut peterent Barabbam, Jesum verò perderent.

Respondens autem

8. Ayant donc assemblé le peuple, Pilate dit :

9. La coutume est que je vous délivre un criminel à la fête de Pâque; voulez-vous que je vous délivre le roi des Juifs?

10. Lequel voulez-vous, de Barabbas 2 ou de Jésus appelé Christ?

11. Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré.

42. Or, pendant que Pilate était assis sur son tribunal, sa femme lui envoya dire: Ne vous mêlez point de ce qui concerne ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui en songe à cause de lui.

3

43. Durant ce temps, les Princes des prêtres et les anciens aigrirent encore le peuple et lui persuadèrent de demander plutôt Barabbas, et d'exiger la mort de Jésus.

14. Le gouverneur donc leur ayant dit :

criant fort, d'où on peut conclure qu'il aura été facile de transformer en åvæ¤às, étant monté, ainsi que l'on trouve dans la Vulgate, cùm ascendisset. La première version paraît plus naturelle.

17. Barabbas signifie fils du père. Ainsi le fils du père du mensonge fut délivré par les Juifs, tandis que Jésus, Fils du Père éternel, fut condamné.

10. Il paraîtrait que du temps d'Origène, on lisait dans plusieurs anciens manuscrits, dont quelques-uns existent encore aujourd'hui: « Qui voulez-vous délivrer? Jésus Barabbas ou Jésus appelé Christ? » Ainsi, par une disposition singulière de la Providence, le meurtrier qui fut mis en comparaison avec le Sauveur s'appelait aussi Jésus ou Josué. Plus tard néanmoins on trouva la chose inconvenante, et l'on effaça le premier nom du texte.

3 ý 12. Gr. ënubov xut'övap, passa sum per somnium, j'ai souffert en songe.

vultis vobis de duobus

præses, ait illis : Quem Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre? tous s'écrièrent de nouveau: Non pas celui-ci, mais Barabbas.

dimitti ? Clamaveront ergo rursum omnes, dicentes: Non hunc, sed Barabbam.

.Dicit illis Pilatus : Qu'd igitur faciam de Jesu, qui dicitur Christus?

Dicunt omnes: Cruci

figatur. Ait illis præses:

At illi magis clamabant,

dicentes: Crucifigatur.

15. Pilate leur dit: Que ferai-je donc

de Jésus appelé Christ?

16. Tous répondirent: Qu'il soit crucifié.

Quid enim mali fecit? Le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il fait? Mais ils criaient encore plus fort, disant Qu'il soit crucifié.

b Pilatus autem, vo. lens dimittere Jesum, biterùm respondens, ait ilis:

At illi iterùm clamaverunt: Crucifigatur; 'crucifige eum.

Ille autem tertiò dixit ad illos: Quid enim mali fecit iste? Nullam causam mortis invenio in eo: corr piam ergò ilum et dimittam.

At illi instabant vocibus magis postulantes ut crucifigeretur; et invalescebant voces eorum.

Tunc ergò apprehendit Pilatus Jesum et flagellavit.

b Milites autem præ sidis duxerunt cum in atrium prætorii, et convocant totam cohortem.

47. Pilate, désirant renvoyer Jésus, leur parla de nouveau.

18. Mais ils redoublaient leurs clameurs en disant Crucifiez-le, crucifiez-le.

49. Et une troisième fois il leur dit : Qu'a-t-il fait de mal? Je ne trouve rien en lui qui mérite la mort; je le châtierai done et le renverrai.

20. Mais ils s'acharnaient, demandant avec de grands cris qu'on le crucifiât; et leurs clameurs devenaient de plus en plus violentes1.

21. Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller.

22. Ensuite les soldats du gouverneur le conduisirent dans la cour du prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la cohorte.

20. L'accusation de Jésus, suscitée par la haine des prêtres juifs et des Pharisiens, présentée d'abord comme accusation de sacrilége, ensuite convertie en délit politique et en crime d'État, fut marquée, dans toutes ses phases, des souillures de la violence et de la perfidie. C'est moins un jugement environné de formes légales, qu'une véritable passion, une souffrance prolongée où l'inaltérable douceur de la victime rend plus manifeste encore l'acharnement de ses persécuteurs. (M. DUPIN.)

• Et exuentes eum, ellamydem coccineam circumdederunt ei;

Et plectentes coronam de spinis, posuerunt super caput ejus, et arundinem in dexterâ ejus. Et genu flexo ante eum, illudebant ei, dicentes: Ave, Rex Judæorum.

Et expuentes in eum, acceperunt arundinem, et percutiebant caput ejns.

Et ponentes genua adorabant eum, det dabant ei alapas.

23. Et l'ayant dépouillé de ses vêtements, ils le couvrirent d'un manteau de pourpre.

24. Et tressant une couronne d'épines1, ils l'enfoncèrent sur sa tête, et lui placèrent dans la main droite un roseau; et ils se mirent à le railler, à s'incliner devant lui en disant Salut, roi des Juifs.

25. Et ils crachaient sur lui, et ils prenaient le roseau et en frappaient sa tête.

26. Et, fléchissant le genou, ils l'adoraient et lui donnaient des soufflets.

24. Selon la tradition latine à Jérusalem, la couronne de Jésus-Christ fut prise sur l'arbre épineux lycium spinosum. Mais le savant botaniste Hasselquist croit qu'on employa pour cette couronne le nabka des Arabes. La raison qu'il en donne mérite d'être rapportée: « Il y a toute apparence, dit-il, que le nabka fournit la couronne que l'on mit sur la tête de Notre-Seigneur : il est commun dans l'Orient. On ne pouvait choisir une plante plus propre à cet usage; car elle est armée de piquants, ses branches sont souples et pliantes, et sa feuille est d'un vert foncé comme celle du lierre. Peut-être les ennemis de Jésus choisirent-ils, pour ajouter l'insulte au châliment, une plante approchant de celle dont on se servait pour couronner les empereurs et les généraux d'armée. » (DE CHATEAUBRIAND.)

1-2. Pilate, ayant convoqué les Princes des prêtres, les magistrats et le peuple, leur dit: Vous m'avez présenté cet homme comme soulevant la nation; et voilà que l'interrogeant devant vous, je n'ai trouvé en lui rien de ce dont vous l'accusez. Pilate était trop éclairé pour ne pas voir la fausseté des accusations que formaient les Juifs contre le Fils de Dieu. Après l'avoir interrogé lui-même, il ne trouvait rien qui lui parût digne de mort; et, selon un reste d'équité que son cœur ne pouvait démentir, il pensait aux moyens de sauver le juste opprimé par la calomnie, et de le délivrer des mains de ses persécuteurs. C'était une coutume depuis longtemps établie et constamment observée, qu'à la solennité de Pâque on élargit un prisonnier, et qu'on en laissât au peuple le choix. Or, entre les autres, il y en avait un plus connu par ses crimes : c'était Barabbas, homme convaincu de meurtre,

de séditions, des attentats les plus noirs, et pour cela réservé au dernier supplice. Que l'occasion, ce semble, était favorable au dessein de Pilate! Il ne la manqua pas : il s'adresse en particulier aux Princes des prêtres et aux anciens de la synagogue; il s'adresse en général à tout le peuple assemblé devant lui. Qui des deux, leur dit-il, mettrai-je en liberté à cette fête, et qui voulez-vous que je renvoie, ou de Barabbas, ou de Jésus. S'il eût eu à traiter avec des esprits moins prévenus et moins possédés de leur barbare envie contre le Sauveur des hommes, y avait-il lieu de douter qu'ils ne se déclarassent en sa faveur, et que, dans une telle comparaison, ils ne prissent au moins des sentiments assez équitables pour ne pas le rabaisser au-dessous d'un scélérat et d'un infâme? Pilate l'espérait, il se l'était promis; mais que peut-on se promettre d'une populace émue, conjurée, furieuse, surtout quand de faux docteurs secondent ses emportements, et qu'elle se voit autorisée des mêmes chefs qui devaient l'arrêter et la réprimer? Ce n'est donc de toutes parts qu'une même voix, qu'un même cri, pour demander le coupable et pour condamner l'innocent. Ne nous parlez point de cet homme, répondent-ils; mais donnez-nous Barabbas. Quelle surprise pour Pilate! et une si étrange résolution ne dut-elle pas le troubler et le déconcerter? En vain, pour calmer celte émotion populaire, fait-il de fortes instances, et veut-il, pour les convaincre, entrer en raisonnement avec eux. Dans l'ardeur forcenée qui les transporte, ils sont incapables d'entendre aucune raison, et de s'y rendre. S'il leur dit, Que prétendez-vous que je fasse de Jésus qui porte la qualité de Christ? sans hésiter un moment et sans autre procédure, ils prononcent l'arrêt de sa mort, et concluent qu'il le faut crucifier. Si, prenant une seconde fois la parole, il exige d'eux qu'ils produisent ce qu'ils ont à déposer, et qu'ils en viennent à la preuve de leurs dépositions, en répliquant, Mais quel mal a-t-il fait ? ils croient ce détail inutile, et ne daignent pas s'y engager; il faut que le juge s'en rapporte à leur droiture et à leur désintére. sement: Si ce n'était pas un méchant, lui disent-ils, nous ne l'aurions pas amené à votre tribunal. Sur cela nouveaux mouvements, nouvelles poursuites, nouvelles clameurs: Qu'on le mette en croix, et qu'il périsse! Enfin Pilate ose leur remontrer que c'est le roi des Juifs, et que d'attenter à sa vie c'est pour eux le crime le plus énorme, ils protestent hautement qu'ils ne le reconnaissent point, qu'ils n'ont point d'autre roi que César. (BOURDALOUE.)

2-3. Vous m'avez présenté cet homme comme soulevant la nation; et voilà que l'interrogeant devant vous, je n'ai trouvé en lui rien de ce dont

vous l'accusez; ni Hérode non plus. Vous voyez ici deux hommes, dont l'un gouverneur et l'autre roi, rendant le même témoignage sur l'innocence de Jésus-Christ. Ni moi, ni Hérode non plus, dit-il. A cela que diront les Juifs? Les juges sont d'accord que cet homme n'est point coupable; les Juifs ne peuvent prouver contre lui. A qui faut-il croire, grand Dieu? Comme la vérité sait bien se faire jour! Jésus garde le silence, ses ennemis témoignent en sa faveur. Les Juifs l'accusent à grands cris; personne ne souscrit à leurs clameurs. Mais Pilate était faible; un sentiment de crainte pouvait chez lui triompher de la vérité. Il redoutait que la calomnic ne l'accusât d'avoir absous un rebelle; il chercha à se réconcilier les Juifs en leur accordant quelque chose Je le renverrai après l'avoir fait flageller, leur dit-il. Or, au jour de la fête le gouverneur avait coutume de délivrer aux Juifs le prisonnier qu'ils voulaient. Trois fois Pilate leur demanda, lequel voulezvous de Barabbas ou de Jésus? et trois fois ils crièrent contre Jésus, préférant un homicide au saint et au juste. C'est ainsi que l'avait prédit le Seigneur par la bouche d'Osée: Malheur à eux parce qu'ils se sont retirés de moi! ils seront désolés. Ils m'ont outragé et je les ai rachetés, et ils ont publié des mensonges contre moi; leurs princes périront par le glaive, à cause de la fureur de leur parole. (THEOPHILacte.)

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9. La coutume est que je vous délivre un criminel à la fête de Pâque. Cette coutume s'était introduite dans les derniers temps, comme on le voit dans le Talmud et dans les Évangiles. En effet, depuis que les pères du grand conseil, en partie par un ménagement mal entendu pour les malfaiteurs, en partie à cause du nombre toujours croissant des criminels, en partie aussi par suite du pouvoir exorbitant des gouverneurs romains, avaient perdu le droit de juger les procès criminels, en cessant de tenir leurs séances dans la salle nommée Gazith, ce qui arriva 40 ans environ avant la ruine de Jérusalem, ils avaient obtenu du gouverneur la faculté de délivrer à la fète de Pâque l'un des malfaiteurs condamnés à mort. Ils obtinrent d'autant plus ce privilége que les Romains eux-mêmes, dès les temps les plus anciens, dans leurs bacchanales et dans certaines autres fètes, délivraient les malfaiteurs, ouvraient les prisons, suspendaient ou arrêtaient les procès commencés, en souvenir de ce que les dieux étaient autrefois descendus parmi les hommes, les avaient délivrés de la barbarie, et avaient institués ces fêtes joyeuses. Cet usage existait aussi chez les Grecs et chez les Égyptiens à la fête d'Amun, chez les Tyriens à celle d'Hercule Melcarthe,

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