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Et stabat populus spectans et deridebant

eum.

Prætereuntes autem blasphemabant eum moventes capita sua,

Et dicentes: Vah! qui destruis templum Dei, et in triduo illud reædificas, salva temetipsum : si Filius Dei es, descende de cruce.

Similiter et Principes illudentes

sacerdotum

cam Scribis et senioribus, dicebant :

Alios salvos fecit, se ipsum non potest salvum facere: si Rex Israel est, descendat nunc de cruce, et credimus ei;

Confidit in Deo; liberet nunc, si vult, eum; disit enim Quia Filius

Dei sum.

Illudebant autem ei et milites, dicentes : Si tu es rex Judæorum, salvum te fac.

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Ilipsum autem et

13. Et une grande foule de peuple était là, le regardant et se moquant de lui.

14. Et ceux qui passaient blasphémaient contre lui, branlant la tête, et disant :

15. Hé bien! toi qui détruis le Temple de Dieu et le rebâtis en trois jours, sauve-toi donc toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix.

16. Les Princes des prêtres aussi, avec les Scribes et les anciens, disaient en sc moquant de lui:

17. Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même. S'il est le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, et nous croyons en lui;

18. Il s'est confié en Dieu; que maintenant Dieu le délivre, s'il l'aime1, car il a dit: Je suis le Fils de Dieu.

19. Les soldats aussi l'insultaient, et lui disaient Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi. 20. Il n'y avait pas jusqu'aux voleurs erant cum eo, imprope- crucifiés avec lui qui ne lui adressassent des reproches et des outrages.

latrones, qui crucifixi

rabant ei.

Unus autem de his qui pendebant latroni bus, blasphemabat enin, dicens: Si tu es Christus, salvum fac temetip

sum, et nos.

Respondens autem alter increpabat eum, di. cens: Neque tu times

21. Mais bientôt, tandis que l'un des deux continuait de blasphemer, disant à Jésus, Si tu es le Christ sauve-toi, et nous avec toi;

22. L'autre se mit à le reprendre hautement2, lui disant : Tu ne crains pas Dieu,

se borna pas à signer, il écrivit; il rédigea l'arrêt; critiqué dans sa rédaction, il la maintient: Ce que j'ai écrit restera écrit.

(M. DUPIN.)

18. Gr. pus‡w vũv múτòv ei ‡éku aůтòv, liberet nunc eum, si vult eum, qu'il délivre maintenant lui, s'il veut lui (pour son Fils).

2 y 22. Après avoir, lui aussi, vomi des outrages contre le Fils de Dieu, un des arrons rentra en lui-même, se repentit, demanda et obtint miséricorde.

Deum, quòd in eâdem damnatione es.

Et nos quidem justè, nam digna factis recipimus; hic verò nihil mali gessit.

Et dicebat ad Jesum : Domine, memento meî, cùm veneris in regnum tuum.

Et dixit illi Jesus : Amen dico tibi, hodie mecum eris in paradiso.

toi non plus, quand tu subis la même condamnation.

23. Et pour nous, elle est juste: nous recevons ce que nous avons mérité; mais lui n'a rien fait de mal.

24. Et il disait à Jésus: Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous serez arrivé dans votre royaume 1.

25. Et Jésus lui dit: En vérité je vous le dis, aujourd'hui vous serez avec moi dans le paradis 2.

1 y 24. Il ne s'était pas attaché à Jésus-Christ avant sa Passion; mais sa foi éclate au moment où celle des apôtres eux-mêmes s'obscurcit. Tandis que les apôtres ne voient plus dans Jésus qu'un homme condamné à mort, le larron voit dans son compagnon de supplice un Dieu, qui, au sortir de la vie, va retourner dans son royaume. (SAINT AUGUSTIN.)

2 y 25. Joseph, figure du Christ, pendant qu'il était en prison, prophétisa à l'un de ceux qui étaient prisonniers avec lui sa délivrance et son exaltation, et à l'autre

sa mort.

1. Arrivés sur le Golgotha.... ils l'attachèrent à la croix. Représentez-vous les féroces meurtriers de Jésus-Christ sur le Calvaire: là ils plantaient la croix sur laquelle allait s'opérer l'œuvre de notre salut; ils aiguisaient les clous dont ses pieds et ses mains allaient être percés. Alors le glaive de douleur, enfoncé dans le cœur de Maric, pénétrait jusqu'à la division de son âme. Comment, dans une telle angoisse, l'âme de celte auguste vierge ne s'est-elle pas séparée de son corps? Comment ses yeux ne se sont-ils pas couverts des ombres de la mort, en voyant la croix s'élever, et sur ce gibet infâme son divin Fils, les mains et les pieds traversés par des clous, et le sang coulant à flots de chacune de ses blessures? Quelle ne fut point la douleur de cette mère affligée en entendant, d'une part, les paroles pleines de douceur que Jésus-Christ, son Fils, adressait à ses bourreaux, et, de l'autre, les railleries insolentes et barbares, les défis cruels, et les blasphèmes horribles de tout un peuple déicide? Et pourtant, loin d'être abattue par cette douleur inexprimable, la généreuse mère de Jésus ne pense

qu'à s'en approcher de plus près: heureuse encore de recueillir les paroles qui sortent de sa bouche, d'embrasser les pieds de ce cher Fils, d'étancher le sang qui coule de ses blessures, et de recevoir ses derniers adieux. Mais, quand il lui fit entendre ces mots : « Femme, voilà votre fils » (en indiquant le disciple bien-aimé), celte parole, par la séparation cruelle qu'elle annonce, achève de déchirer le cœur de cette mère plongée dans l'amertume, et met le comble à son martyre. (SAINT GEORGES.)

1-2. Arrivés sur la montagne... ils l'attachèrent à la croix. - Voilà donc le Fils de l'homme élevé de terre, comme il l'avait prédit. Qui nous dira ce qui se passe alors dans son âme? où trouver des couleurs pour vous peindre cette résignation sans borne parmi des tourments sans mesure, cette patience inaltérable, plus accablante encore pour ses bourreaux que les reproches les plus sanglants; cette bonté sublime qui excuse tout, qui oublie tout; cette belle leçon qu'il donne à tous les mourants et remettant son âme entre les mains de Dieu son Père; cette prière ineffable qui sollicite pour le plus grand des crimes la plus grande miséricorde; enfin cette pitié qui ne semble se réveiller que pour l'ingrate Jérusalem, et qui ne le distrait, ce semble, de l'excès de son marlyre que pour l'occuper tout entier de l'excès de son amour? Ah! qu'on ne vante plus tous ces sages opprimés que célèbre l'antiquité. Ils plaidèrent éloquemment leur cause, Jésus-Christ s'interdit jusqu'à la moindre plainte. Ils firent leurs efforts pour confondre leurs ennemis, Jésus-Christ veut sauver les siens et leur donner la première place dans son testament, comme ils l'ont dans son cœur. Ils ne cherchaient qu'à soutenir avec honneur leur personnage, Jésus-Christ ne fait rien pour les spectateurs, et partout il nous montre qu'il transporte dans une autre région son bonheur et sa gloire. Ils ne voulaient que şe faire un grand nom par de grands malheurs, Jésus-Christ ne cherche qu'à inspirer de hautes vertus par de touchants exemples.

(DE BOULOGNE.)

2. Ils crucifièrent avec lui les deux larrons: l'un à droite, l'autre à gauche, et Jésus au milieu. Dès que l'esprit de malice s'aperçut que le Messie était venu, il osa, pour rendre suspecte son arrivée et sa mission divine, faire paraître des imposteurs, dans l'espérance que Jésus serait confondu avec eux; et comme sur la croix il l'associa à deux brigands, il a recours au même artifice lors de sa venue et jette sur la vérité les nuages du mensonge. Mais, trompé par l'événement, il n'a fait que montrer davantage la puissance de Jésus-Christ; car pourquoi,

je vous le demande, de trois hommes crucifiés dans le même lieu, dans le même temps, par la sentence des mêmes juges, un seul est-il adoré, tandis que les autres sont oubliés? Pourquoi encore de tous ceux qui ont voulu introduire une loi nouvelle, un seul est-il honoré par toute la terre, tandis que le nom des autres est inconnu aujourd'hui ? C'est des comparaisons que jaillit la lumière de la vérité; comparez donc, ô Juifs, et cédez du moins à l'évidence. Quel imposteur aurait pu fonder par toute la terre un si grand nombre d'églises, étendre son culte depuis une extrémité du monde jusqu'à l'autre, soumettre tous les hommes en dépit des obstacles? Il n'y en a point assurément. (SAINT JEAN-CHRYSOSTOME.)

2. Et ils l'attachèrent à la croix. Et ils crucifièrent avec lui les deux voleurs, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche, et Jésus au milieu. Quel précieux mystère dans ces trois croix ! Par là même que la croix de Jésus est placée au milieu de celles des deux larrons, que le Saint par excellence est confondu avec les criminels et meurt comme l'un d'eux, nous sommes assurés qu'il est mort pour les pécheurs. Faites disparaître les croix des criminels qui figurent aux deux côtés de celle du Sauveur, et aussitôt ce grand mystère s'évanouit ou devient obscur. Si cette circonstance, prédite avec tant de clarté et si évidemment liée. avec le motif de sa mort, cût manqué, le mérite de ses souffrances serait demeuré en quelque sorte douteux; mais cette circonstance, jointe à celle de son innocence prouvée d'une manière juridique et publiquement reconnue, assure à Jésus-Christ l'un de ses principaux caractères. Loin de le rendre semblable aux scélérats en compagnie desquels il meurt, elle le fait connaître pour le Rédempteur qui est venu les justifier au prix de sa vie; elle prouve qu'en lui s'accomplissent les desseins miséricordieux du Père commun pour le salut des hommes, et elle le proclame véritable Messie et Sauveur du monde. Mais tandis que le mystère de ces trois croix montre clairement dans Jésus-Christ le Sauveur des hommes, et rend sensible ce grand et auguste caractère de sa personne, il nous fait aussi connaître la prodigieuse efficacité de sa grâce. (Le R. P. VENTURA.)

4. El Jésus disait: Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. - Encore s'ils reconnaissaient leurs crimes, et s'ils en marquaient quelque repentir! mais les voilà tous au pied de la croix, qui le comblent de nouveaux outrages, qui secouent la tête en se moquant et le raillant, qui se le montrent les uns aux autres comme leur jouet et un objet de mépris, qui par mille impiétés et par les paroles

les plus piquantes l'attaquent dans sa puissance, dans sa sainteté, dans sa royauté, dans sa divinité. C'est au milieu de ce bruit confus et de cette multitude acharnée que tout à coup il romptle silence qu'il avait jusquelà gardé, et qu'il élève la voix. Il porte les yeux au ciel; et que va-t-il lui demander? N'est-ce point pour en faire descendre la foudre? ce serait la juste vengeance de tant d'inhumanité et d'attentats; mais ne craignez point, Juifs sacriléges et parricides, c'est la miséricorde qui le fait parler; il ne prononcera pas une parole que ne lui ait dictée l'amour le plus gé néreux et le plus désintéressé. Mon Père, s'écrie-t-il, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Il ne dit pas, mon Dieu; mais mon Père, parce que ce nom de Père est plus favorable pour se faire écouter et pour fléchir la colère divine: Pater. Il ne dit pas en détail, pardonnez à celui-ci et à celui-là moins coupables que les autres, et qui ont eu moins de part à cette conjuration formée contre moi; mais en général et sans distinction, il dit, Pardonnez-leur; ne voulant exclure personne de son pardon, les y comprenant tous, même ceux qui l'ont frappé, meurtri, traité le plus violemment; mème ceux qui lui ont enfoncé les épines dans la tête, les clous dans les pieds et dans les mains. Sa miséricorde est universelle; pas un seul pour qui ses bras et son sein ne soient ouverts; pas un dont il ne soit l'avocat, et dont il ne se déclare l'intercesseur et le Sauveur: Dimille illis. Il ne s'en tient pas à une simple prière; mais il tâche, autant qu'il lui est possible, de les justifier; et tout criminels qu'ils sont, sa charité lui fait trouver pour leur défense et en leur faveur une raison et un sujet d'excuse. — Pardonnez-leur, parce qu'ils sont aveuglés, et qu'ils ne connaissent pas toute l'énormité de l'offense qu'ils commettent. (BOURDALOUE.)

4. El Jésus disait: mon Père, pardonnez-leur. - Plût à Dieu, chrétiens, que, pour achever de vous faire voir la gloire de cette mort, il me restât assez de loisir pour vous entretenir quelque temps de la qualité de Pontife que Notre-Seigneur a si bien méritée! C'est là que, suivant la doctrine toute céleste de l'incomparable Épitre aux Hébreux, par la comparaison du sacerdoce de la loi mosaïque, je tâcherais de vous faire connaître la dignité infinie de la prêtrise de Jésus-Christ. Vous verriez Aaron portant à un autel corruptible des génisses et des taureaux, et Jésus, pontife et victime, présentant devant le trône de Dieu sa chair formée par le Saint-Esprit, oblation sainte et vivante pour l'expiation de nos crimes. Vous verriez Aaron dans un tabernacle mortel, effaçant quelque souillure légale, et certaines irrégularités de la loi par le sang des animaux égorgés; et Jésus, à la droite de la ma

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