omnibus Scripturis quae prétait les paroles qui le concernaient dans toutes les Écritures. de ipso erant. Et appropinquaverunt castello quò ibant, et ipse finxit longiùs ire. Et coegerunt illum, dicentes Mane nobis 23. Et comme ils étaient proche du village où ils allaient, il feignit d'aller plus loin1. 24. Mais ils le pressèrent de rester, en cum, quoniam advespe- lui disant : Demeurez avec nous, car il se rascit, et inc'inata est jam dies. Et intravit cum ill's. Et factum est, dùm recumberet cum eis, ac fait tard, et déjà le jour baisse. Et il entra avec eux. 25. Et étant avec eux à table, il prit le cepit panem, et bene- pain, le bénit, ct, l'ayant rompu, il le leur dixit, ac fregit, el porfigebat illis. Et aperti sunt oculi eorum, et cognoverunt eum; et ipse evanuit ex oculis eorum. Et dixerunt ad invicem: Nonne cor nostrum ardens erat in nobis, dùm loqueretur in Scripturas? donna. 26. Et leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; et il disparut à leurs yeux2. 27. Alors ils se dirent l'un à l'autre : N'est-il pas vrai que notre cœur était brû via, et aperiret nobis lant en nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin, et nous révélait le sens des Écritures? Et surgentes eâdem hora, regressi sunt in Jerusalem, et invenerunt congregatos undecim, et eos qui cum illis erant, Dicentes : Quod surrexit Dominus verè, et apparuit Simoni. Et ipsi narrabant quæ gesta erant in viâ, et 28. Et se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem; et ils trouvèrent les onze apôtres, et, rassemblés avec eux, d'autres disciples, 29. Qui leur dirent: Le Seigneur est vraiment ressuscité : il est apparu à Simon 3. 30. Et eux se mirent à raconter ce qui leur était arrivé en chemin, et comment 1 23. N'est-ce pas là un mensonge d'action? demanderont peut-être certaines personnes. Lorsqu'une fiction a pour but un enseignement, elle n'est point un mensonge, mais elle devient alors la figure de la vérité, dit saint Thomas d'Aquin. 2 γ 96. Gr. καὶ αὐτὸς αράντος ἐγένετο ἀπ ̓ αὐτῶν. et ipse non apparens factus est ab eis, et il devint non visible à eux. 3 29. Saint Paul parle aussi de cette apparition de Jésus-Christ au chef de ses apôtres, mais l'Évangile ne nous en donne point le détail. ils l'avaient reconnu à la fraction du pain. 31. Mais les apôtres ne les crurent pas davantage. 1. Jésus-Christ ressuscita donc le matin du premier jour après le sabbat.—Que de choses j'aurais à vous dire sur ce jour où le Fils de Dieu fait homme sortit glorieux du tombeau! Le jour qui nous éclaire en ce moment ne me suffirait pas pour vous exposer ce grand mystère. Je vous dirai seulement que l'antique religion du sabbat, observée dans tous les temps passés et chez tous les peuples du monde; le repos sacré du septième jour; cette solennité contemporaine de la terre, et si respectée de tous; cette fête si inviolable pour les Juifs, a dû faire place au jour où le Sauveur est ressuscité. Le jour du sabbat, les Juifs ne faisaient point d'œuvres serviles; aujourd'hui c'est le jour du Seigneur, c'est-à-dire le jour de la résurrection, que l'on doit s'abstenir de ces œuvres parce qu'il ne saurait y avoir de servitude pour ceux qui doivent ressusciter dans la liberté des enfants de Dieu. Les Juifs, aux jours de sabbat, sortaient à peine de leurs maisons; nous, le jour du Seigneur, nous ne sortons point de la maison de Dieu, et c'est pour cela que nous y sommes tous aujourd'hui. Les enfants d'Abraham allumaient du feu, le jour du sabbat; nous, en ce jour nouveau, allumons en nous le feu de l'Esprit-Saint, ce feu du zèle et de la charité, que notre Dieu est venu jeter sur la terre; enfin les Juifs, durant leurs sabbats, ne faisaient point de longs voyages; nous, appliquons-nous, le jour de la résurrection, à marcher dans le sentier de la vérité, dans la voie des commandements qui doivent nous conduire au terme de nos destinées éternelles. (SAINT AUGUSTIN.) 6. Et les apôtres considérèrent ce qu'elles disaient comme des rêveries, et ne les crurent point. — En voyant la foi dans les saintes femmes, et le doute dans le collége apostolique, gardons-nons de rien conclure de désavantageux contre cet ordre si vénérable : ce n'est pas que Jésus-Christ favorise moins ses apôtres, mais c'est qu'il les prépare à de plus grandes choses. Si les pieuses femmes montrent du zèle dans le service corporel du Fils de Dieu, les apôtres acceptent en partage le calice de ses souffrances. Les unes sont entrées dans le tombeau, je n'en disconviens pas; mais les autres iront dans les prisons, ils s'attacheront à leur Dieu par les chaînes du martyre; à défaut de parfum, ils répandront leur sang, et ils viendront tour à tour apporter aux pieds de Jésus-Christ des victoires et des triomphes. Gardons-nous donc de nous scandaliser quand nous lisons ces paroles de l'Évangile, que les apôtres considérèrent ce qu'elles disaient comme des rêveries, et qu'ils ne les crurent point. Après ce doute dont l'opiniâtreté nous surprend, viendra dans ces grands hommes une foi qui vaincra le monde et qui étonnera tous les siècles. D'ailleurs cette défiance des apôtres, pourquoi Dieu l'a-t-il permise, sinon afin qu'elle devînt pour nous une sécurité, une garantie? Le premier Adam, pour avoir cru trop facilement aux paroles de la femme, ne se perdit-il pas, lui et toute sa postérité? C'est ce que veut éviter le chef de l'Église chrétienne. Quelle que soit la sainteté de celles qui lui parlent, il ne se hâte point de croire; il aime mieux attendre que de se jeter imprudemment dans le danger. (SAINT JEAN-CHRYSOLOGUE). 16. Or nous espérions en lui, nous pensions que c'était lui qui devait racheter Israël. Vous espériez en lui? Vous n'espérez donc plus? Et c'est lorsque le Christ revient à vous dans la splendeur de sa gloire que votre foi s'éteint? C'est lorsqu'il revient à vous plein de vie, qu'il trouve vos cœurs refroidis par la mort? Il vient au milieu de vous; il vous parle, et vous ne le reconnaissez pas! O esprits faibles, qu'avezvous fait de votre foi? Il marche avec vous, il vous conduit, et vos yeux ne le reconnaissent pas! C'est qu'il veut se découvrir à votre cœur; il veut ranimer votre foi et justifier vos anciennes espérances. Il diffère encore de se révéler à vous, car c'est de vous qu'il veut apprendre ce qu'il sait de toute éternité, c'est de vous qu'il veut apprendre ce que les hommes ont dit de lui. Et les disciples marchèrent avec lui, et ils le pressèrent de rester dans le village où ils allaient, car il se faisait tard. Il entra avec eux, et ils ne le reconnurent que lorsqu'il leur offrit du pain qu'il avait béni. Il en est de même de nous, chrétiens; nous sommes tous les jours avec Notre-Seigneur, mais notre foi est si faible que nous ne le voyons pas. O vous qui n'êtes pas entré dans l'Église avec un cœur froid et indifférent, vous qui soutenez avec ferveur et enthousiasme le saint nom de Jésus-Christ, vous qui frémissez d'amour, de respect et de crainte à la parole de Dieu, ne rejetez pas vos espérances, gardez votre foi toujours ardente et pure, et vous trouverez dans le pain sacré la plus douce des consolations. L'absence du Seigneur n'est point une absence. Nous ne le voyons pas, bien qu'il soit avec nous. Il parlait aux disciples, mais ceux-ci avaient perdu la foi; ils ne croyaient pas qu'il fût ressuscité; leurs espérances s'étaient éva nouies. Ils marchaient à côté de la vie, et ils étaient morts, car la vie n'avait pas encore ranimé leurs cœurs. Ainsi donc, si nous voulons retrouver la vie, invitons le Seigneur à prendre place au milieu de nous. Si notre foi est encore chancelante, et qu'il se présente à nous sous un aspect inconnu, recevons-le toujours; c'est à la fraction du pain que nos yeux s'ouvriront, et c'est à ce moment que nous recevrons la vie éternelle. (SAINT AUGUSTIN.) 16. Nous espérions en lui, nous pensions que c'était lui qui devait racheter Israël; mais maintenant, outre tout ce que nous venons de vous dire, voici aujourd'hui le troisième jour que l'événement a eu lieu. -La foi de ces disciples n'était qu'une foi chancelante et faible, depuis qu'ils avaient vu leur Maître condamné à mort, et livré au supplice honteux de la croix : ils avaient peine à se persuader qu'un homme traité de la sorte, et mort si ignominieusement, pût être ce Messie qu'ils attendaient, ce Messie qui devait sauver Israël, ce Messie dont ils s'étaient formé de si hautes idées. Que fait le Fils de Dieu, il leur reproche leur aveuglement, et les convainc par des arguments invincibles et capables de confondre leur incrédulité et la nôtre. Il leur montre que tous les prophètes qui avaient parlé du Messie, après l'avoir si hautement exalté, après l'avoir annoncé comme le libérateur d'Israël, avaient en même temps déclaré qu'il souffrirait tout ce qu'en effet il a souffert. Il leur fait le dénombrement de toutes ces prophéties, où se trouvaient marquées si distinctement et en détail les circonstances de son supplice: le jour de sa mort, le prix donné à celui qui l'avait vendu, l'emploi qu'on avait fait de cet argent, le partage de ces vêtements, le fiel et le vinaigre qu'on lui avait présenté à boire, et le reste. D'où il les oblige de conclure que leur incrédulité est non-seulement mal fondée, mais absolument insensée et déraisonnable. Il les fait souvenir que lui-même leur avait parlé plus d'une fois de son crucifiement et de sa mort; qu'il les en avait avertis par avance, et qu'ils les y avait préparés, afin que dans le temps ils ne fussent point surpris, et qu'ils rappelassent à leur mémoire tout ce qu'il leur avait dit. Indépendamment des anciennes prophéties et de ses propres prédictions, il leur fait entendre et leur explique qu'il était nécessaire que' le Christ souffrit, parce qu'il devait satisfaire à Dieu, parce qu'il devait réformer le monde, parce qu'il devait nous donner l'exemple, parce qu'il devait être, en nous servant de modèle, notre règle, notre soutien, notre consolation. (BOURDALOUE.) 22. Et commençant par Moïse. Toutes les prophéties, depuis l'origine du monde et durant la succession des siècles, avaient eu Jésus-Christ pour objet. Détachez Jésus-Christ de nos Écritures, elles sont sans goût; que nous y goûtions le Sauveur, tout y est lumière, y est intelligence, tout y est raison. Voyez ces deux disciples qui vont à Emmaüs, ils s'entretenaient de la Rédemption d'Israël. C'est le sujet de la foi ancienne; mais ils n'y entendaient pas le mystère du Rédemteur. C'était une eau sans force et sans goût; aussi, sont-ils froids et languissants. Nous espérions, disaient-ils, qu'il rachèterait Israël. Nous espérions, ô la froide parole! Jésus approche d'eux, il parcourt toutes les prophéties, il les introduit au secret, au sens profond et mystérieux, il change l'eau en vin, les figures en vérité, et les obscurités en lumières. Les voilà incontinent transposés: notre cœur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous-mêmes? C'est qu'ils avaient commencé à boire le vin nouveau de Jésus, c'est-à-dire la doctrine de l'Évangile. (SAINT AUGUSTIN.) 22. Et commençant par Moïse, et parcourant toutes les prophéties, il leur interprétait les paroles qui le concernaient dans toutes les Écritures. Chacun de nous voudrait sans doute que l'Esprit-Saint lui eût fait écrire ce discours de Jésus-Christ par lequel il interprète les saintes Écritures à ces deux disciples qui ne le reconnaissaient pas. Mais puisqu'il est écrit que deux passereaux ne se vendent qu'une obole, et que néanmoins il n'en tombe aucun sur la terre sans la volonté de Dieu, et que les cheveux de notre tête sont tous comptés, nous devons être assurés que, sans sa volonté, aucune des paroles sorties de la bouche sacrée de son Fils n'a été perdue pour nous. Dieu nous a révélé tout ce qui est nécessaire, tout ce qui peut être utile à notre pèlerinage. Son Fils nous devance, il nous montre le chemin; sa vie est notre sentier, suivons-le avec une sainte patience. L'évangéliste ne nous a pas conscrvé ce discours de Jésus-Christ, mais il nous apprend qu'il interprétait à ces deux disciples les paroles qui le concernaient dans toutes les Écritures. Et pendant qu'il parlait, leur cœur était tout brûlant en eux, car il les embrasait d'un feu divin, il leur montrait l'Écriture comme un tout dont le centre est lui, comme un soleil vivifiant et échauffant. (STOLBERG.) 25. Il prit le pain, le bénit, et l'ayant rompu, il le leur donna. Et leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; et il disparut à leurs yeux. Dans les repas ordinaires, c'était le père de famille qui récitait la prière. Mais lorsqu'un docteur de la loi était présent, c'était lui qui bé |