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seils, sont venus adoucir, de temps à autre, les regrets que causait à tous les membres du Comité de Paris l'absence de son digne et vénérable président. Obligé de faire de fréquens. voyages pour soutenir la santé d'un fils chéri, M. le comte Ver-Huell ne nous quitte jamais complétement; nous sommes toujours assurés de conserver une place dans son cœur, et d'être les objets de sa sollicitude (1). Présent ou absent, il ne perd jamais de vue la cause sainte à laquelle il s'est consacré. L'extrait suivant de l'une de ses lettres en fait foi. «L'œuvre des Missions, nous écrit-il de son château de Kemnade, près de Docsbourg, dans le royaume des Pays-Bas, trouve dans ce pays-ci des amis extrêmement zélés. La grande majorité des pasteurs attache à cette sainte cause tout le prix qu'elle demande. Lundi dernier, j'eus l'avantage d'assister à la réunion de prières du premier lundi du mois qui eut lieu dans la petite ville voisine de ma campagne. Le pasteur Molenaar, de La Haye, qui se trouvait occasionnellement ici, fut chargé du service. 'L'assemblée était tellement nombreuse que le temple suffisait à peine à la contenir. Je voudrais pouvoir vous communiquer quelque chose de l'impression délicieuse que j'ai reçue dans cette heure solennelle; mais je n'y réussirais pas. Toutes les paroles qui sortaient de la bouche de ce digne ministre de Jésus-Christ étaient comme des traits de flammes qui électrisaient les cœurs. Il nous a présenté, dans toute sa sublimité, là glorieuse vocation à laquelle sont appelés ceux qui travaillent à l'accomplissement de la grande promesse du Sauveur, relative à l'extension de son règne dans tout le monde ; et je puis vous dire que je suis sorti de cette assemblée avec un nouveau zèle, bien déterminé à poursuivre en France, sous la bénédiction du Seigneur, l'œuvre que nous sommes si heureux d'y avoir commencée. »

Depuis deux mois environ, nous recevons de plusieurs côtés

(1) Depuis que nous avons écrit ces lignes, M. le comte Ver-Huell a été frappé dans une de ses affections les plus chères. Le Seigneur vient de lui demander le sacrifice de son fils unique qu'il a rappelé à Lui. M. VerHuell s'est soumis sans murmurer à cette dispensation douloureuse; mais ses larmes coulent, et les nôtres avec les siennes.

des nouvelles des heureux progrès que l'œuvre des Missions fait en France. MM. les pasteurs Armengaud, à Réalmont (Tarn), Combet, à Montagnac (Hérault), Delbetz, à Eymet (Dordogne), Frossard, à Privas (Ardèche), Sohier, à Montivilliers (Seine - Inférieure), Nogaut, à Salies (Basses-Pyrénées), Nazon, à Saint-Affrique, et Kleinhennig, à Sumène (Gard), nous annoncent qu'ils s'occupent activement de l'œuvre des Missions dans leurs paroisses. Plusieurs d'entre eux ont déjà établi le service mensuel. Nos lecteurs, imploreront avec nous la bénédiction d'en-Haut sur ces nouveaux efforts la propagation de l'Evangile.

pour

Le Comité vient de recevoir, à l'épreuve d'un an, un jeune homme, qui, nous avons tout lieu de le croire, deviendra un élève chéri de la Maison des Missions de Paris; c'est M. JeanPierre Pellissier, natif de Saint-Aray (Isère), âgé de dixneuf ans. Recommandé par M. le pasteur Jaquet, de Glay, dans l'institut duquel il se préparait à devenir instituteur de campagne, notre jeune frère a reçu de M. Blumhardt, inspecteur de la Maison des Missions de Bâle, auprès duquel le Comité l'avait engagé à aller passer une dizaine de jours, tous les témoignages que notre Comité pouvait désirer tant sur la pureté de sa foi et la solidité de son caractère que sur les dispositions qu'il paraît manifester pour l'étude. Nous appelons par tous nos vœux les jeunes chrétiens qui, comme lui, désirent, de tout leur cœur, faire connaître à leurs frères égarés la charité d'un Sauveur auquel ils sentent qu'ils ont voué leur vie.

Nous sommes heureux de pouvoir ajouter que, depuis la rédaction de l'article qui précède, un nouveau candidat s'est présenté, et que M. Cabanis, recommandé par les Comités des Sociétés du Vigan et de Nîmes, vient d'être admis aussi à l'épreuve d'un an. Nos vœux et nos prières accompagnent ce jeune frère dans la belle et sainte carrière qu'il se propose d'embrasser, afin que, se dévouant tout entier à Celui dont il va se préparer à annoncer les miséricordes, il devienne un ouvrier zélé et béni dans la grande moisson des âmes.

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ANNONCES DE LIVRES.

VIE DE MADAME DE LA FLÉCHÈRE, traduite de l'anglais. 1 vol. in-8° de 400 pages environ. (Prospectus.)

Cet ouvrage, en présentant le tableau admirable d'une vie consacrée tout entière à la bienfaisance et à la pratique des plus douces vertus, aura le double avantage d'émouvoir le cœur et de plaire à l'esprit. Pour faire connaître en France. cette belle vie, et répandre avec elle le secret d'embellir notre intérieur et de rendre heureux tout ce qui nous entoure, on a pensé que le meilleur moyen serait de la publier par souscription. Puisse Celui qui dispense à son gré les succès, favoriser un livre écrit en son Nom! L'ouvrage, qui formera un volume in-8° d'environ 400 pages, est entièrement terminé, et sera mis sous presse aussitôt qu'il y aura un nombre suffisant de souscriptions. Le prix sera de 5 fr. pour les souscripteurs, et de 6 fr. pour les non souscripteurs. Le produit de la vente est destiné au soutien des Missions évangéliques. On souscrit d'avance, et sans rien payer, à Paris, chez H. SERVIER, libraire, rue de l'Oratoire, n° 6; en Suisse, chez Mad. SUZANNE GUERS, libraire à Genève; M. V.-E. ROTHEN, libraire à Berne; M. GERSTER, libraire à Neuchâtel.

AVIS.-L'abondance de matières plus importantes nous a empêchés de rendre compte jusqu'ici de plusieurs ouvrages qui nous ont été adressés. Nous ferons notre possible pour nous mettre le plus promptement possible à jour à cet égard.

MÉLANGES RELIGIEUX, MORAUX

ET PHILANTHROPIQUES.

DES LIVRES APOCRYPHES.

On a appélé apocryphes des livres qui n'ont jamais fait partie du canon hébreu, et qui ont été ajoutés à la version grecque de nos saintes Écritures. Ce nom, qui signifie cachés, douteux, inconnus, ne leur fut donné que parce qu'on ignorait qui en étaient les auteurs, à quelle époque ils avaient paru, et par quel esprit ils avaient été inspirés. Ils furent peut-être aussi nommés apocryphes, parce que, dans les temples de la primitive Église, on ne les mettait pas dans le même étui ou la même armoire que les livres généralement reconnus pour canoniques, et qu'ils étaient cachés ou gardés dans un lieu séparé. Vu les doutes et l'obscurité qui voilent l'origine de ces ouvrages, plusieurs églises d'Allemagne leur ont seulement donné une demi-autorité, et les ont appelés deutéro-canoniques, c'est-à-dire canoniques de seconde classe mais les chrétiens réformés, dont les principes sont positivement exprimés à ce sujet dans notre confession de foi, nos synodes et les ouvrages de tous nos docteurs, ne les ont jamais considérés que « comme une œuvre purement humaine, n'ayant aucune espèce d'autorité dans l'Église. »Voici quelles sont nos raisons :

:

I° L'Église juive ne les a jamais admis comme des livres inspirés, et par conséquent ne leur a donné aucune autorité comme tels. Notons bien qu'en ceci le témoignage des juifs doit être d'un très-grand poids pour nous; c'est à eux que les oracles de Dieu avaient été confiés, dit saint Paul (Rom., III, 2), et nous ne voyons pas que le Seigneur Jésus-Christ, qui leur a souvent adressé de fortes censures, leur ait jamais reproché d'avoir altéré ou falsifié ce dépôt sacré, pour lequel ils ont sans cesse montré le plus profond respect. Nous pouvons donc, comme le dit saint Augustin, appeler les juifs nos libraires, et recevoir 1828.-11 année. 4

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de leurs mains fidèles le canon de l'Ancien-Testament avec une entière confiance. Lorsqu'au retour de la captivité, Esdras vint relever les murs du temple et de la ville de Jérusalem, il fit un recueil de tous les écrits des auteurs divinement inspirés ; et, environ quatre cents ans avant Jésus-Christ, Néhémie, les lévites, les sacrificateurs et tout le peuple (Néhém. VIII et IX) reconnurent et sanctionnèrent publiquement la divinité et l'authenticité de ces Livres divins, qu'ils déposèrent avec une sainte vénération dans le nouveau temple. Tous les jours de sabbat et de fêtes solennelles, les docteurs chargés de la garde du trésor sacré en faisaient des lectures publiques pour l'instruction et l'édification des fidèles, réunis en sainte congrégation. Ce recueil des saintes Ecritures, écrit en hébreu, la langue naturelle des enfans d'Abraham, était terminé par le livre de Malachie qui a prophétisé, après Aggée et Zacharie, sous le règne d'Artaxerxès-Longuemain, ou plutôt sous Darius, et qui a été considéré, par les juifs eux-mêmes, comme le dernier prophète, animé de l'Esprit de Dieu; c'est pourquoi Tertulien l'appelle la Boucle, ou le lien qui unit l'AncienTestament avec le Nouveau. Or, ce recueil, conservé précieusement, et avec un respect scrupuleux par toute une nation, ne renferme aucun des livres apocryphes. - Environ 271 années avant Jésus-Christ, sous Ptolomée-Philadelphe, les Livres saints des juifs furent traduits en grec, et déposés dans la fameuse bibliothèque d'Alexandrie, d'où les juifs hellénistes en tirèrent des copies pour leur usage. C'est la version qu'on nomme ordinairement des Septante. Dans ce temps, les juifs, privés des révélations de l'Esprit de Dieu, composèrent beaucoup de livres, quelques-uns instructifs et utiles; mais ils imaginèrent et écrivirent aussi des fables absurdes (contre lesquelles l'apôtre saint Paul nous prévient, dans le quatrième chapitre de sa première Epître à Timothée, verset 7), dans le genre de celles que nous trouvons dans les fragmens du livre d'Aristée, au sujet de l'histoire des soixante-douze interprètes qu'Éléazar envoya en Egypte pour traduire le canon des Ecritures. Parmi ces livres de contes ridicules et extraordinaires, ceux qui renfermaient quelque récit édifiant, quelque bonne mo

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