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lement aux dix caractères que je viens d'énumérer; mais il faut abréger, supprimer l'examen de ces 3 périodes, barbare, patriarcale et sauvage, dont l'analyse mettrait en évidence les turpitudes, les hypocrisies de la civilisation, sa profonde perversité qui, pour être mieux masquée que dans ces 3 périodes, n'en est pas moins réelle.

Du reste comment se fait-il que nos observateurs de l'homme n'aient jamais donné la moindre analyse de ces trois sociétés, qui comprennent une ample majorité de l'espèce humaine, au moins les trois quarts? il est clair que nos philosophes ont voulu esquiver l'analyse de l'homme, tableau qui eût été un facheux affront pour leurs sciences politiques et morales, en prouvant que la civilisation perfectible ne sait que cumuler sous de beaux masques, toutes les infamies réunies dans les trois autres sociétés.

INTERMEDE. Issues du chaos social.

S'il a été préjudiciable pour nous de ne pas savoir disséquer et analyser les 4 périodes où nous sommes engagés, il est bien plus funeste encore de n'avoir su ni en trouver ni en chercher les issues qui sont au nombre de 32.

4 Voies de transition. 1. Les utopies sociétaires ou tâtonnemens: 2. la thèse de monde à rebours: 3. le code d'architecture combinée: 4. l'analyse de la civilisation, conformément à la VI section.

6 Voies de génie directes. 5. Les recherches en garantie intégrale: 6. les calculs sur l'association agricole : 7. la concurrence commerciale véridique : 8. la théorie d'affranchissement gradué des femmes : 9. le calcul des propriétés de Dieu: 10. l'étude des passions récurrentes, 477. 6 Voies de génie indirectes. 11. le calcul de restauration climatérique intégrale: I, 53:12. le problème de civilisation universelle: 13. l'étude de l'analogie: 14. le doute méthodique: 15. le calcul d'assurance universelle: 16. l'application du régime des monnaies.

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6 Voies d'originalité. 17. l'esprit de contradiction, ou génie en cassecou: 18. l'archéologie prédiluvielle : 19. l'analyse critique du commerce: 20. le calcul des courtes séances en industrie: 21. le problème du libre arbitre pour Dieu et l'homme: 22. l'écart absolu

6 Voies de contrainte. 23. la perquisition forcée : 24. le monopole préservatif ou de pis-aller: 25. l'usure intégrale : 26. la conquête simple intégrale : 27. la conquête composée: 28, le monopole composé unitaire:

4. Voies de pivot. 29. la synthèse de l'attraction passionnée: 30. l'exploration intégrale du domaine des sciences 31. la foi intégrale en Dieu : 32. l'algèbre sociétaire ou calcul de la vérité supposée.

Pour l'explication de ces 32 issues, 32 pages ne suffiraient pas. Quelle est l'impéritie de ce monde savant qui, sur 32 voies de salut, n'en sait pas trouver une seule; et quelle est l'étourderie du monde badaud, qui ne sait exiger des savans aucune garantie de service effectif? On ne raisonne que de garanties, et l'on ne peut en établir aucune elles sont nombreuses en paroles et nulles en réalité, nulles sur l'objet primordial, sur les subsistances dont la disette se fait périodiquement sentir; (1808, 1812, 1817;) nulles sur le travail qu'on ne peut pas assurer au peuple; (crise de 1826 ;) nulles sur le progrès social, car nous ne savons pas même élever la civilisation en 4. phase; nulles sur les libertés politiques toujours sacrifiées aux intrigues; nulles sur l'emploi des deniers publics, dévorés plus audacieusement que jamais par les sangsues; nulles sur le progrès des lumières, nos sciences éludant leur tâche au moyen de contes sur les voiles d'airain; nulles sur la vérité dont on s'éloigne de plus en plus, par la licence accordée aux astuces commerciales, aux falsifications de toute espèce; nulles pour les saavns qui sont la classe la plus mal rétribuée, la plus asservie, la plus bâillonnée de toutes les classes à éducation; enfin nulles pour les inventeur, sur qui les sophistes se vengent de leur stérilité.

On remplirait des pages du tableau des garanties dont manque la civilisation; et dont on s'éloigne de plus en plus; par exemple, sur le service des armées; les munitionnaires qui autrefois pillaient par cent mille écus, pillent aujourd'hui par cent millions; et ceux de Russie, les Puschkin, les Abacoumoff, viennent de rivaliser les exploits de ceux de France; ils ont fait mourir de faim et de misère la pauvre armée russe, ils en ont plus tué que n'en ont tué les Turcs. Ainsi le mal seul fait des progrès; on en voit la preuve dans les subsistances du peuple, qui deviennent de plus en plus mauvaises et dénaturées, grâces à la libre concurrence des amis du commerce. Il n'y a maintenant de bien-être que pour la classe cousue d'or; 500: quant au pauvre il ne lui reste qu'une garantie, c'est d'être pendu pour la moindre peccadille, comme le misérable Elissando de Pau condamné à mort pour avoir volé UN CHOU, 497, au même instant et dans le même lieu où un fournisseur volait IMPUNÉMENT 76 millions à l'Etat. Voilà à quoi se bornent les garanties que la philosophie a su imaginer pour le bonheur du peuple, et pour le sage emploi des contributions qu'on lui arrache; voilà le fruit de nos belles théories d'économie politique, sur la responsabilité et autres chimères de balance, contrepoids, garantie, équilibre; ces théories éloquentes n'assurent au peuple qu'un patrimoine de haillons, de bagnes industriels, de galères et de gibets. L'économie politique et le libéralisme ne sont libéraux que de haillons, c'est tout ce que le peuple recueille de leur intervention. Si vous en doutez, interrogez les 230,000 pauvres de Londres, les cinq millions de pauvres d'Irlande où il n'y a que 1/2 million d'habitans.

Que de billevesées académiques, quelle stérilité chez le génie moderne, quand il existe 32 voies et plus, pour nous ouvrir une issue du labyrinthe. C'est donc à bon droit que madame de Staël a dit de nos torrens de lumières: « Les sciences incertaines ont détruit beaucoup

» d'illusions sans établir aucune vérité; on est retombé » dans l'incertitude par le raisonnement, dans l'enfance » par la vieillesse.» En effet la pauvre civilisation est bien vieille, bien radoteuse en perfectibilité; et le génie social, pour se donner carrière, a bon besoin d'un théàtre moins étroit que les antiquailles philosophiques.

ARGUMENT DE LA 14. NOTICE.

PARTIE TRANSCENDANTE DU MOUVEMENT.

CH. LIII. Metaphysique générale : détermination du plan de Dieu sur l'ensemble des destinées.

Il est heureux pour les partisans du voile d'airain que je sois obligé, faute d'espace, de laisser en suspens cette section où j'aurais prouvé que le voile n'est que de gaze. Comment ont-ils envisagé la nature? ils n'ont étudié en mouvement que les EFFETS, sans tenir compte des CAUSES. Sur toute question relative aux causes, ils restent muets. (Voyez I, XXXII.) qu'on demande pourquoi Dieu a donné à Saturne sept satellites et quatre à Jupiter bien plus gros; ils se retrancheront derrière le prétendu voile d'airain; cependant qu'est-ce qu'une théorie du mouvement, sans la connaissance des causes?

Pour les pénétrer il faut déterminer le plan, les ressorts, le mécanisme et le but du mouvement. Sur quelles bases Dieu a-t-il assis son plan, quelles règles a-t-il suivies, quel but s'est-il proposé? ils ont par hasard entrevu le but qui est l'unité d'action; qu'ils nous expliquent donc pourquoi l'homme est hors de cette unité, et si évidemment discordant avec le système de l'univers, que tous les savans l'entrevoient, p. 34. Aussi lord Byron a-t-il fort bien dit : « Notre vie est une fausse nature, elle n'est >> pas dans l'harmonie universelle. »

Le plan de Dieu a été de mettre le mouvement en accord avec son auteur. Il faut pour cette unité que le mou

vement représente Dieu, qu'il soit en analogie avec Dieu, avec les douze passions primordiales dont se compose l'essence divine; et quand les livres saints nous disent : Dieu fit l'homme à son image et ressemblance, ils nous enseignent le plan de Dieu sans l'expliquer en détail.

L'univers étant fait à l'image de Dieu et l'homme étant miroir de l'univers, il en résulte que l'homme, l'univers et Dieu sont identiques, et que le type de cette trinité est Dieu : si le Créateur ne s'était pas peint lui-même dans le système de l'univers, quoi donc aurait-il pu y peindre?

Les philosophes entrevoient ces analogies, mais ils évitent d'en expliquer aucune parcelle. Si on leur demande en quel sens une rave ou un chou représente l'homme, l'univers et Dieu, ils répondent que ces trivialités sont au-dessous de la philosophje. Si on leur adresse des questions d'analogie transcendante, sur la distribution des astres, ils répondent : cela est hors de la sphère de 'esprit humain; habiles escobars, bien pourvus de voiles d'airain, pour éluder tout problème qui les embarrasse. Les ressorts du mouvement ont été expliqués dans la 1. notice, ils sont les mêmes en matériel ou en social: la matière tend comme les passions à 3 foyers, au luxe ou soleil, aux groupes, au mécanisme.

re

Le mécanisme de l'univers et de toutes ses parties est dualisé, sujet à des âges d'harmonie et de subversion : nous voyons ce double effet dans les planètes et comètes. Les comètes qui sont aujourd'hui en mécanisme subversif et incohérent, passeront un jour à l'état d'harmonie comme les planètes. Il en est de même des sociétés humaines qui aujourd'hui sont dans l'àge de subversion, fausseté et discorde, âge d'extrême jeunesse; elle passeront bientôt à l'age d'harmonie et d'unité.

L'harmonie et la subversion sont sujettes à des degrés, le simple, le mixte, le composé et autres degrés secondaires Dans les planètes d'ordre simple qu'on nomme satellites, les habitans peuvent se contenter d'un bonheur simple et modéré; mais dans les planètes lunigères,

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