Le Vrai, le Beau et le Bien de M. Cousin mis à l'index, etc. (23 art.), Découverte du texte original de Tobie. Allemagne. Le Credo de l'Eglise nationale allemande. Troade. Les différentes fondations et les divers emplacements de la Conférences sur la théologie dans ses rapports avec la philosophie. - Le Vrai, le Beau et le Bien de M. Cousin mis à l'index, etc. (24 art.), Le chant d'Axajacatl, légende, traduit de l'italien de M. SACCHI, avec ob- servations par M. l'abbé BLANC, curé de Domazan. Documents historiques et comparaison entre le Protestantisme et le Catho- Etude sur les Sarcophages chrétiens d'Arles, par M. LE BLANT, analyse par 323 Bref de S. S. Léon XIII à Mgr l'archevêque de Bourges. La Redoute, par M. DU JARDINET. Conférences sur la théologie dans ses rapports avec la philosophie. Le Vrai, le Beau et le Bien de M. Cousin, etc. (25 art.). M. de la Men- La littérature rabbinique et la littérature chrétienne au Moyen-Age, Elie del Medigo. Pic de la Mirandole (1er art.), par M. Moïse SCHWAB. 356 La découverte du Livre de la Loi sous le roi Josias et la Théorie du coup Appréciation du livre du P. Prémare, par M. l'abbé J.-M. SUCHET. Histoire apologétique de la papauté depuis saint Pierre jusqu'à Pie IX, par Conférences sur la théologie dans ses rapports avec la philosophie. 16 conférence. Conception philosophique sur le péché originel, par Mgr Notice sur Jean Pic de la Mirandole, par M. BONNETTY. La presse religieuse en Espagne et en Portugal, par M. l'abbé BLANC, curé DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE. Enseignement Catholique. CONFÉRENCES SUR LA THÉOLOGIE dans ses Rapports avec la Philosophie. DOUZIÈME CONFÉRENCE 1. (20 mars 1835) Cosmogonie Biblique expliquée et comparée. Aujourd'hui nous devons exposer la Cosmogonie catholique et lui comparer la Cosmogonie des divers Philosophes de l'antiquité. I. La Cosmogonie catholique est renfermée dans le 1er chapitre de la Genèse que nous connaissons et sur lequel nous ferons seulement quelques observations. 1° Il y est dit: In principio creavit Deus cœlum et ter ram. Ce 1er verset est expliqué diversement. Plusieurs Pères, et même plusieurs écrivains modernes croient que c'est le titre et le résumé du Chapitre. Les autres y reconnaissent un premier fait, la Création primitive et simultanée du ciel et de la terre; d'autres, de l'esprit et de la matière. 2o Le 2o verset: Terra autem erat inanis et vacua et tenebræ erant super faciem abyssi; et Spiritus Dei ferebatur super aquas. Ce verset nous offre la description du Chaos. Les traditions de tous les philosophes s'accordent sur ce Chaos primitif de la création. Il y est parlé de ténèbres et d'une force désignée par ce mot Spiritus Dei, mot expliqué en bien des sens divers. Les uns ont entendu le Saint-Esprit fécondateur de la nature, les Voir la 11° conférence au No précédent, t. xv, p. 405. autres un Vent violent qui agitait les eaux. D'autres enfin, y ont cherché un mystère de l'état primitif des choses et y ont vu une opposition au monde proprement dit, à cet ordre merveileux du Cosmos, produit de la puissance, de l'intelligence et de l'amour de Dieu. On conçoit effectivement que le Chaos a dû précéder l'Ordre, comme l'informité, la forme, comme le néant, la création, au moins d'une antériorité, comme on dit, logique ou rationnelle, Car il se peut très-bien qu'il n'y ait eu dans la création du monde aucune espèce de succession, telle que nous la concevons, selon cette parole: « Celui, qui vit éternellement, a créé toutes choses › ensemble. » Or, dans cette supposition, on opposerait dans ce verset à la puissance, à l'intelligence, à l'amour, l'inertie, l'infécondité de la nature, inanis et vacua; l'absence de lumière et de forme, tenebræ super faciem abyssi; enfin ce vent violent, qui agitait la matière humide et maintenait la désunion des parties, Spiritus Dei ferebatur. 3o Au 3o verset, création de la lumière, fiat lux; puis la séparation des éléments aqueux d'avec les éléments solides, etc. Ce qui est dit du firmament n'est pas très-clair et n'a jamais été expliqué d'une manière suffisante. Ce qui est dit du soleil, de la lune et des étoiles n'oblige pas à croire qu'ils ne commencèrent à exister qu'au fiant luminaria in cœlo, au 4o jour. On peut croire que l'écrivain sacré n'a voulu qu'exprimer ici que le commencement de leurs rapports avec le globe terrestre. De même pour la lumière, on peut croire qu'elle existait, mais non concentrée dans le corps propagateur ou excitateur de la lumière. En général, il faut observer que l'écrivain sacré a eu seulement pour but d'expliquer l'origine du monde, dans ses rapports avec la morale de l'homme et non de faire un système de Cosmogonie, ni de Cosmologie. Il en dit assez pour éviter l'erreur des peuples au milieu desquels vivait le peuple Juif et pour exciter son amour et sa reconnaissance envers le Créateur de toutes choses. 4o Puis vient la production des différentes espèces d'êtres : Qui vivit in æternum creavit omnia simul (Eccli. XVIII, 1). 1° inorganiques; 2o végétaux et animaux; 3° l'homme. Remarquez cet ordre de succession analogue à l'ordre général de la création, et constaté par les observations géologiques moder nes. II. Reste à comparer à la Cosmogonie mosaïque celles des autres peuples de l'antiquité1. 1° Chaldéens. Fragments de Bérose. - Caractère mythique et symbolique. 2o Phéniciens. Fragment de Sanchoniaton. - Explication physique sans intervention de la Divinité. 3o Egyptiens. Diodore de Sicile. Cosmogonie combinée avec les notions qu'ils avaient sur la Divinité 2. 4° Les Celtes et les Germains n'ont laissé aucune Cosmogonie. 5 Les Scandinaves. netty 3). Edda. (Voir les Annales de Bon 6o Persan. 1er chapitre de Zend-Avesta. Peu probable que ce livre ait commencé par une abstraction; le Temps sans bornes signifiait donc l'Eternel. 7° Chinois. - Peu de choses "... La philosophie physique et athée assez moderne. 8° Indiens. Nous regrettons de n'avoir pas les monuments mêmes entre les mains (Voir Creuzer). 9° Grèce. Vers Orphiques, Hésiode.-Nous ne pouvons douter que l'ensemble des vers Orphiques n'expriment une doctrine fort ancienne. 1 Voir Brucker, Gerbet, Précis de l'histoire de la philosophie, les Pères de l'Eglise, Eusèbe de Césarée, Suidas, Creuser, Boulland, Raoul Rochette, réflexions sur Bérose, dans les Annales de philosophie, no 62, t. xI, p. 146 (1re série). (Note du rédacteur du cours). 2 Sur toutes ces indications nous devons remarquer qu'elles sont nécessairement incomplètes, parce que au moment où M. l'abbé Gerbet donnait ces conférences, en 1835, aucune des grandes découvertes faites par la lecture des inscriptions et des livres orientaux, chinois, égyptiens, assyriens, n'avaient été faites. Voir la plupart de ces découvertes dans les diverses Tables générales aux mots Rouge, Oppert, Egyptien, Chine, etc., et en particulier t. précédent XV, p. 188 (A.B.). Annales, t. IV, 193 et x, 117, 197 (1a série). Voir au contraire les nombreuses traditions primitives dans les Vestiges de la religion chrétienne du P. Prémare, dans les précédents volumes des Annales (A. B.). Maintenant confrontant les passages indiqués avec le récit de Moïse, deux choses principalement nous frappent. 1° Toutes les autres Cosmogonies ont exclusivement un de ces trois caractères : ou purement mythiques et symboliques, ou purement physiques, ou une combinaison de ces deux éléments symboliques ou physiques; au contraire, la Cosmogonie de Moïse n'est ni mythologique, ni physique. Car le caractère de la Cosmogonie physique, c'est d'expliquer l'origine des choses, non par la cause créatrice dont elle ne parle presque pas, ou dont elle fait totalement abstraction, ou dont enfin elle nie l'existence; mais par la seule intervention des causes secondes. Le caractère de la Cosmogonie mythologique c'est de personnifier ces agents secondaires. Or, dans Moïse, on ne voit ni l'un, ni l'autre. Dieu seul agit. Toute cause seconde est effacée; point de mythe, point d'agent physique. A ne considérer cette singularité que sous un rapport purement humain, on ne peut s'empêcher de la regarder comme quelque chose de bien extraordinaire. Car enfin, Moïse connaissait le génie figuratif et les traditions des Orientaux, ainsi que la croyance populaire. Cependant, il fait abstraction. de ces Cosmogonies physiques et mythologiques, et les foudroie par son silence. 2o Tous les points sur lesquels ces Cosmogonies s'accordent entre elles, sont aussi ceux sur lesquels elles s'accordent avec la Genèse, et ceux sur lesquels elles diffèrent d'avec la Cosmogonie de Moïse sont aussi ceux sur lesquels elles diffèrent entre elles... Résultat semblable à celui que l'on obtient en comparant les symboles de différentes sectes entre eux et avec celui de l'Eglise catholique, sauf toutefois le principe tacite ou formel sur lequel tous s'accordent, principe qui n'est pas un dogme, mais plutôt la destruction de tout dogme. Antérieurement à tout examen, nous étions sûr que la Cosmogonie de Moïse était vraie, conforme à la Révélation primitive, et que les autres n'étaient qu'une copie plus ou moins fidèle, un fragment plus ou moins altéré de la Tradition primitive. Nous ne dirons pas pour cela qu'elles n'avaient été qu'une copie infidèle du récit même de Moïse, comme l'ont dit plusieurs, et comme l'ont soutenu Huet et quelques autres; nous croyons plu |