Page images
PDF
EPUB

qui fut fils de Lévi, qui fut fils de Melchi, qui fut fils de Janné, qui fut fils de Joseph, qui fut fils de Mathathias, qui fut fils d'Amos, qui fut fils de Nahum, qui fut fils d'Hesli, qui fut fils de Naggé, qui fut fils de Mohath, qui fut fils de Mathathias, qui fut fils de Séméi, qui fut fils de Joseph, qui fut fils de Juda, qui fut fils de Joanna, qui fut fils de Résa, qui fut fils de Zorobabel, qui fut fils de Salathiel, qui fut fils de Néri, qui fut fils de Melchi, qui fut fils d'Addi, qui fut fils de Cosan, qui fut fils d'Helmadan, qui fut fils de Her, qui fut fils de Jésus, qui fut fils d'Eliézer, qui fut fils de Jorim, qui fut fils de Mathath, qui fut fils de Lévi, qui fut fils de Siméon, qui fut fils de Juda, qui fut fils de Joseph, qui fut fils de Jona, qui fut fils d'Eliakim, qui fut fils de Méléa, qui fut fils de Menna, qui fut fils de Mathatha, qui fut fils de Nathan, qui fut fils de David, qui fut fils de Jessé, qui fut fils d'Obed, qui fut fils de Booz, qui fut fils de Salmon, qui fut fils de Naasson, qui fut fils d'Aminadab, qui fut fils d'Aram, qui fut fils d'Esron, qui fut fils de Pharès, qui fut fils de Juda, qui fut fils de Jacob, qui fut fils d'Isaac, qui fut fils d'Abraham, qui fut fils de Tharé, qui fut fils de Nachor, qui fut fils de Sarug, qui fut fils de Ragaü, qui fut fils de Phaleg, qui fut fils de Héber, qui fut fils de Salé, qui fut fils de Caïnan, qui fut fils d'Arphaxad, qui fut fils de Sem, qui fut fils de Noé, qui fut fils de Lamech, qui fut fils de Mathusalem, qui fut fils d'Hénoch, qui fut fils de Jared, qui fut fils de Malaléel, qui fut fils de Caïnan, qui fut fils d'Hénos, qui fut fils de Seth, qui fut fils d'Adam, qui fut fils de Dieu.» (Luc, III, 23. )

A quelle dignité ces derniers mots n'élèvent-ils pas le genre humain, et quel enchaînement ils trouvent ici dans la table généalogique du Fils de Dieu 1 !

1

I Nous parlerons, dans un appendice, de la contradiction apparente et non réelle entre la table généalogique de saint Matthieu et celle de saint Luc, et nous ferons observer que cette dernière contient la génération de la sainte Vierge, par conséquent la génération corporelle de Jésus-Christ.

DEPUIS LE BAPTÊME DE JÉSUS-CHRIST JUSQU'A SA TRANSFIGURATION.

CHAPITRE PREMIER.}

«< Or, Jésus, plein de l'Esprit saint, s'éloigna du Jourdain, et fut poussé par l'Esprit au désert, où il était, durant quarante jours et quarante nuits, parmi les bêtes et tenté par le démon. Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim, et le tentateur s'approchant de lui, lui dit: Si tu es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. Et Jésus lui répondit: Il est écrit: L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. (Deut., VIII, 3.) Satan alors le transporta dans la ville sainte, et le plaça sur le haut du temple, et lui dit: Si tu es le fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit qu'il t'a confié à ses anges, et qu'ils te porteront dans leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. Et Jésus lui dit: Il est encore écrit: Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. (Ps. xc, 11; Deut., vi, 16.) Satan le transporta de nouveau sur une montagne très-élevée, et lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et il lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu m'adores. Alors Jésus lui dit :

Il est inutile de faire observer ici que les royaumes de la terre ne pouvaient pas tous être aperçus réellement du sommet d'une montagne. Satan avait conduit notre Sauveur sur une montagne qui offrait probablement une vue étendue de tous les côtés. Peut-être était-ce le Thabor, qui est la seule haute montagne isolée des environs, quoique la tradition du pays en nomme une autre dans le voisinage de Jéricho. Satan montrait à celui qui, avant d'être homme, avait créé le ciel et la terre, et le monde des esprits, la direction dans laquelle étaient situés les royaumes

Retire-toi, Satan, car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. (Deut., vi, 13.) Alors Satan le quitta pour un temps, et les anges s'approchèrent de Jésus, et le servirent. » (S. Matth., iv, 1-11; S. Marc, 1, 12–13; S. Luc, IV, 1-12.)

Lorsque le Fils de Dieu se laissa tenter par le démon, il descendit, ce me semble, au dernier degré de son abaissement. C'est jusque-là qu'il s'abaissa par un effet de sa miséricorde. Oh! qu'il est consolant pour nous, qui avons un si grand besoin de sa miséricorde et de son secours, quand nous sommes éprouvés, de voir qu'il s'était laissé tenter lui-même ! Le premier Adam fut tenté, et il succomba; le second Adam fut tenté, mais il sortit victorieux de la lutte, et conquit pour ses frères la force nécessaire pour triompher et remporter la victoire !

La preuve que cette histoire renferme un grand mystère, c'est que Dieu a voulu figurer le jeûne de quarante jours de son fils, par un jeûne, d'une égale durée, de Moïse et d'Elie, ses fidèles serviteurs. (Exode, xxxiv, 28; Rois, 11, 19-8.)

Le disciple, que Jésus aimait, écrit : « Tout ce qui est dans le monde, la concupiscence de la chair, ou la concupiscence des yeux, ou l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde. Or le monde passe, et sa concupiscence; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » (S. Jean, 11, 16–17; s. Aug., de verá relig., 38.) Et saint Augustin remarque que Jésus-Christ a voulu nous apprendre, par son exemple, à vaincre cette triple tentative. Le démon, en effet, tenta Jésus-Christ de cette triple manière et dans le même ordre, indiqué par Jean. Il tenta d'abord le Sauveur, pressé par la faim, par l'image d'une satisfaction sensuelle. La concupiscence des yeux renferme la présomption, et c'est à cette présomption que le démon cherchait à le

les plus puissants de l'univers. Il fit peut-être aussi paraître à ses yeux des visions qui devaient le charmer par l'éclat des grandeurs périssables. Il avait tant envie de le séduire! Rempli d'inquiétude et de curiosité, Satan ne pouvait pas douter que cet homme ne fût nuisible à son règne.

pousser, quand il l'engageait à se précipiter du haut du temple. Enfin il espérait faire naître en lui l'orgueil, en lui offrant les royaumes du monde et toutes leurs richesses.

Garantissons-nous nous-mêmes contre la présomption. Adorons e Fils de Dieu, en le suivant des yeux dans le désert. Ne cherchons pas à pénétrer ce que l'Ecriture sainte couvre d'un voile mystérieux. Contentons-nous de ce que saint Paul nous dit à ce sujet : « C'est pourquoi il a dû être en tout semblable à ses frères, afin de devenir auprès de Dieu un pontife compatissant et fidèle pour l'expiation des péchés du peuple; car, ayant éprouvé la tentation, il peut secourir ceux qui sont tentés. » ( Aux Hébr., 11, 17-18.) Et ailleurs, dans cette même épître : « Car le pontife que nous avons n'est pas tel qu'il ne puisse compatir à nos faiblesses, puisqu'il a été éprouvé comme nous par toutes sortes de maux, quoiqu'il fût sans péché. Allons donc avec confiance devant le trône de la gràce, afin d'y recevoir miséricorde et d'y trouver grâce et secours.» (Aux Hebr., iv, 15-16.)

"

Le Fils de Dieu répondit avec calme aux offres de Satan, jusqu'à ce que celui-ci lui dit de se prosterner et de l'adorer. Alors il lui répondit, avec une force toute divine : Retire-toi, Satan. » Celui-ci,épouvanté, prit la fuite, sans que sa curiosité fut satisfaite sur la nature de Jésus-Christ. Car, par ces mots : « Va-t-en! le Fils de Dieu ne lui laissa entrevoir aucun rayon de cette grandeur qui n'appartient qu'à lui. Nous aussi, nous pouvons comme lui mettre l'ennemi en fuite; nous le pouvons avec cette force de Dieu qui est réservée à quiconque observe à la lettre ce commandement : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu ne serviras que lui seul. »

Les services que les anges rendaient à Jésus-Christ consistaient probablement en ce qu'ils lui apportaient des aliments. Le mot servir, diakonein que la Vulgate exprime très-bien par ministrare, est aussi appliqué à Marthe, qui servait Notre-Seigneur à table, comme son hôte. (S. Luc, x, 40.)

« Le démon s'éloigna pour un temps. » De quelle manière et quand reparut-il ? Retire-toi de nous, présomption! Prosternés dans la poussière, adorons le Père, le Fils et le Saint-Esprit !

CHAPITRE II.

Nous avons vu comment Jean avait déjà rendu témoignage à Jésus-Christ avant que celui-ci se fit baptiser par lui. Il en rendit un autre plus précis et plus glorieux, quand Jésus-Christ entra dans sa vie publique. Voici ce qu'en raconte l'évangéliste saint Jean: « Jean rend témoignage de lui, et il crie en disant : Voilà celui dont je disais : Celui qui vient après moi est avant moi, car il est plus ancien que moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce. Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Nul ne vit jamais Dieu; le Fils unique, qui est au sein du Père lui-même, l'a dit ainsi ! >>

<< C'est donc ici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des lévites pour l'interroger 1. Et toi, qui es-tu? Et il confessa, et ne le nia point, et il avoua: Ce n'est pas moi qui suis le Christ. Et ils l'interrogèrent Qui es-tu donc ? Es-tu Elie? Et il dit: Je ne le suis point. Es-tu un prophète ? Et il répondit : Non 2. Ils lui dirent donc : Qui es-tu, afin que nous portions une réponse à ceux qui nous ont envoyés? Que dis-tu de toi-même ?

:

<< Il dit: Je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez les sentiers du Seigneur, comme: a dit Isaïe le prophète. Or, ceux qui avaient envoyé vers lui étaient des pharisiens. Et ils l'interrogèrent, et lui dirent: Pourquoi baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni Elie, ni prophète? Jean leur répondit: Moi, je baptise dans l'eau ; mais il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. Celui qui vient après moi est avant moi, et je ne suis pas digne de délier les courroies de sa chaussure.

I

« Les Juifs, » c'est-à-dire le sanhédrin, le grand conseil, (Hug.

Grot.)

2

L'opinion générale, parmi les Juifs, était que le prophète Jérémie reparaîtrait parmi eux. Il est donc très-probable qu'il s'agit ici de lui. (Voyez saint Matthieu, xv1, 14.)

« PreviousContinue »