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de papyrus, il est distendu par la force'. » Dans une autre lettre de maître à élève, il est dit encore: «Ne sois pas sourd; celui qui n'écoute pas, il est battu . » D'autres textes concordent avec ceux-ci pour nous apprendre que, loin de mépriser le bâton comme instrument d'éducation, les Égyptiens le considéraient au contraire comme un agent moralisateur très appréciable. Voilà ce qu'on entendait par réprimande; et il n'est pas étonnant que de pareilles réprimandes fussent salutaires à celui qui les recevait.

Aujourd'hui encore le fellah Egyptien n'en craint pas d'autres le bâton lui apprend la morale mieux que les plus beaux discours, parce qu'il est resté l'enfant de la nature et que la nature ne lui a jamais appris seule à discerner le bien de son prochain du sien propre, quand il trouve une bonne occasion de s'approprier ce qui est à autrui, s'il n'est aperçu de personne. Tous les hommes, toutes les sociétés pour mieux direont commencé de semblable manière; si quelques peuples ont put s'élever à la hauteur morale qui fait aujourd'hui leur honneur, cela tient uniquement à certaines circonstances extérieures qui ont mis en jeu les facultés humaines et ont fait sortir l'homme de l'état où il aurait croupi, tout comme le fellah égyptien qui n'a pas été déterminé par elles à se tirer de sa demi barbarie.

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Que ton æil soit ouvert de peur que tu ne deviennes mendiant; il n'est point homme, s'il est paresseux, qui ait été chanté..... en homme de sa volonté '.

Cette maxime est encore difficile à traduire, parce que tout un mot a disparu, si ce n'est plusieurs mots. Cependant la première partie est certaine, comme l'on verra par les comparaisons des traductions qui ont été données. M. de Rougé a traduit : « Que ton ceil soit ouvert pour qu'on ne te sollicite pas trop. Celui qui cède souvent ne sera pas vanté comme un homme sage. » La dernière partie de cette traduction ne tient aucun compte du texte. Ce texte renferme en effet un pronom qui ruine toute la traduction de M. de Rougé, sans compter que l'expression n'est rendue que fort imparfaitement. M. Chabas a rendu le texte de la manière suivante. « Aie l'oeil ouvert, de crainte de finir par la mendicité; il n'est pas d'homme s'étant livré fréquemment à l'oisiveté qui ait été récompensé par la fortune; sois un homme de ses plans. » Cette traduction est très satisfaisante dans l'état du texte; mais il est possible aussi que l'omission d'un seul mot qui se trouve dans la lacune ait causé une explication inacceptable.

1. Mot à mot: Donne ton œil ouvert de peur que toi sortir mendiant: point n'est homme, étant lui nombreux de paresse, chanté.., toi en homme de ses plans.

Je crois que le sens général de la maxime est celui-ci : Il faut avoir l'œil ouvert de peur de devenir mendiant après avoir été riche: le paresseux n'a jamais été célébré à travers les âges comme un homme dont on puisse envier le sort. Ce qu'il faut avant tout, c'est être un homme d'une conduite. suivie, ayant un but vers lequel on marche sans se détourner et nous avons vu quel devait être ce but dans l'une des maximes qui précèdent : ce devait être une vieillesse dont on pouvait rendre bon témoignage au lendemain de la mort.

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www.

manque de déterminatif ; il devrait s'écrire

www

2. Le papyrus contient au-dessus de ce mot deux signes = en interligne; je ne sais où les placer.

N'enlève pas l'esclave d'un autre; c'est chose mauvaise, si le nom de son maître est décrié notoirement, et l'on ne sait point s'il appartient à un grand personnage. Ce maître se tient debout, il retourne réponse' du vol de son esclave qui a été enlevé de sa main, qui marchait derrière lui à ses ordres, qui sauvait ce qui est dans sa maison. Tu te repens et dis: Qu'ai-je fait? Tous tes compagnons disent durement: Je vais te faire connaîtresur terre quelqu'un qui cherche un mobilier pour sa maison'.

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Quoique cette maxime soit complète, ou à peu près, elle n'en présente pas moins de nombreuses et grandes difficultés. On s'en apercevra facilement par la seule comparaison des traductions qui en ont été données.

M. de Rougé a traduit ainsi cette maxime : « Ne contracte pas liaison avec l'esclave d'un autre; si c'est un homme de basse condition de peur d'une révélation honteuse; si c'est un grand personnage de peur que, l'ayant appris, il ne vienne te demander raison du détournement de son esclave. Il l'avait pris de ses mains, il le suivait pour exécuter ses ordres et prenait soin des biens de sa maison. Alors tu en auras du chagrin en disant: Oh! qu'ai-je fait? et ton compagnon te parlera durement. Sache donc bien que sur cette terre chacun cherche à rester maître de sa maison. » Cette traduction a en général assez bien saisi le sens des mots; mais la dépendance des propositions entre elles n'a pas été comprise. Tout d'abord M. de Rougé a lu le mot que j'ai lu

1. Cest-à-dire il porte plainte.

2. Mot à mot: N'enlève pas l'esclave d'un autre; étant son nom puant merveilleusement, chose mauvaise; étant lui à un grand personnage, point n'est su cela il se lève, il retourne réponse du vol de son esclave prés de sa main,.... à son arrière pour ses ordres, pour sauver ce qui dans sa maison. Tu es repentant, disant: J'ai fait quoi? Tous tes compagnons disent durement: Je suis à faire que tu connaisses sur terre un homme il est cherchant mobilier pour sa maison. - J'ai laissé sans traduction le mot incertain du papyrus; mais on voit avec évidence ce qu'il faut suppléer.

J'admets qu'on ait pu s'y tromper; mais il suffit de comparer le mot qui se trouve au commencement de la ligne 9 de la planche XVIII et que nous avons déjà rencontré pour voir que nous n'avons pas affaire au même mot. J'y ai vu au contraire le mot que j'ai comparé au copte cwer qui veut dire sustollere, ce qui équivaut à notre expression enlever. D'ailleurs le reste de la maxime justifie assez ce sens pour qu'il ne soit pas besoin d'y insister, et la traduction de M. de Rougé suffisait à le comprendre la chose est évidente avec celle que je propose. La phrase qui suit n'est pas très facile de compréhension: il est tout d'abord difficile de voir à quel mot se rapporte le suffixe x, si c'est au mot esclare ou si c'est au mot autre qui veut dire ici maître. On l'a généralement entendu du maître, et je crois qu'on a eu raison. La présence des trois adjectifs consécutifs

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n'est pas faite pour élucider le sens. Le

en copte on veut dire puant, fætor;

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veille, étonnement; le mot

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donc dans ces mots rien qui signifie si c'est un homme de basse condition, de peur d'une révélation honteuse : ces mots ne sont qu'une paraphrase d'un texte mal compris. De

même le mot J ne peut signifier de peur que, et le mot Nest le passif du verbe

ayant pour sujet

ces mots veulent dire point connu cela. Je vois en outre un parallélisme entre le membre de phrase.

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et cet autre

M

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ce parallélisme procède mot par mot les

correspondent à; les mots

www

correspondent aux mots

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