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Propagande Catholique.

VŒUX ÉMIS

PAR

LE CONGRÈS BIBLIOGRAPHIQUE INTERNATIONAL.

Grâce au zèle de M. de Beaucourt, président de la Société bibliographique, et directeur du Polybiblion, revue bibliographique universelle, et de la Revue des questions historiques, deux des plus savantes revues catholiques, a été réuni un Congrès bibliographique international, qui a tenu ses séances du 1er au 4 juillet, sous la présidence de M. le comte de Champagny.

Dans ces séances, on peut dire qu'ont été exposés tous les remèdes que l'état actuel, très-défectueux, exige. Nous allons en donner l'analyse dans les vœux lus à la dernière séance générale, et adoptés avec acclamations.

Le premier Congrès bibliographique international, s'inspirant de la pensée de l'Eglise qui, loin de craindre le droit usage de la raison, y a toujours vu un puissant auxiliaire de la Foi, et répondant à l'appel de Sa Sainteté Léon XIII touchant l'importance de l'étude de la philosophie et de l'accord entre les philosophes catholiques, émet le vœu :

I. Que les auteurs catholiques s'occupent de populariser cette science de façon à fournir des armes à ceux qui se trouvent en face d'objections soulevées au nom de la raison contre la foi ;

II. Que, tout en gardant et en exerçant la liberté de discussion, consentie et recommandée par l'Eglise, ils y apportent cependant ces dispositions d'esprit et de cœur qui écartent les malentendus, favorisent l'accord et ne laissent plus de place que pour des discussions utiles aux progrès de la philosophie elle-même.

Le Congrès émet le vœu qu'un Manuel des sources du droit français, du cinquième au dixième siècle, mette les principaux textes à la portée de tous les étudiants et facilite ainsi l'étude de l'histoire du droit.

Le Congrès,

Considérant que la diffusion des tracts peut très-heureusement contribuer à la propagande de la vérité et à la réfutation de l'erreur, émet le vœu que les catholiques consacrent une part de leur activité à la rédaction de ces traités populaires, et que les tracts catholiques soient désormais, en aussi grand nombre que possible, distribués gratuitement.

Considérant que les almanachs populaires sont une forme de propagande consacrée par le succès et vraiment excellente, émet le vœu que les catholiques mettent tous la main au perfectionnement de ce genre de publication et y fassent plus largement entrer l'élément historique.

Considérant que la diffusion des bonnes images peut être considérée comme un véritable apostolat, émet le vœu que les catholiques ne répandent autour d'eux que des images dignes de leur Dieu, et où le Beau soit la splendeur du Vrai.

Le Congrès émet le vœu que des améliorations soient apportées en France à l'organisation du dépôt légal de la librairie, afin d'obtenir le dépôt certain et rapide des productions des imprimeries françaises. Sans entrer dans des détails d'administration qui ne peuvent être de son ressort, le Congrès croit de son devoir de signaler, comme un des moyens les plus certains, l'envoi fait directement par l'imprimeur, à l'administrateur de la Bibliothèque nationale, d'un exemplaire de chacune des publications exécutées dans son établissement. Cet exemplaire serait envoyé par la poste en franchise, et la date de cette expédition serait constatée par un récépissé délivré gratuitement par le receveur des postes du bureau d'expédition. Le second exemplaire continuerait à être, mais sous la même forme, adressé au préfet du département, afin d'être transmis par lui au ministre de l'intérieur.

Le Congrès émet le vœu qu'une assemblée des bilbiothécaires de France soit réunie l'année prochaine pour préparer la solution des trois questions suivantes :

1. La rédaction d'un manuel de bibliologie d'après un système uniforme; 2° l'étude des voies et moyens propres à obtenir la rédaction, d'après ce Manuel, des catalogues de toutes les bibliothèques publiques départementales; 3° la création d'une chaire de bibliologie à la Bibliothèque nationale de Paris.

Le Congrès, considérant qu'en présence des nombreuses publications scientifiques dont l'esprit est trop souvent matérialiste et hostile à la Foi, il importe de mettre au jour des ouvrages irréprochables, tant au point de vue de la doctrine. qu'au point de vue de la science, émet le vœu qu'il soit publié : 1° Une bibliothèque scientifique à l'usage des savants et des professeurs; 2o une collection d'ouvrages vulgarisés sur le plan déjà élaboré par la Société bibliographique; 3o une Revue scientifique hebdomadaire.

Considérant que la plupart des Histoires générales de la Révolution française sont remplies non seulement d'erreurs d'appréciations, mais encore d'erreurs de faits et exercent ainsi sur l'esprit des lecteurs non prévenus les plus funestes influences, émet le vœu qu'il soit publié, soit sous forme de Revue, soit sous forme d'Archives, un recueil spécialement consacré à la publication de travaux et de documents sur la Révolution.

Considérant la nécessité de mettre les moyens d'étude à la disposition des travailleurs de Paris et de la province; considérant que l'organisation des bibliothèques circulantes a donné en Angleterre pleine satisfaction à ce besoin; considérant les avantages qu'une telle organisation offrirait notamment au clergé des campagnes et aux personnes qui résident en province loin des centres intellectuels.

Emet le vœu que la Société bibliographique adjoigne à ses différents services une bibliothèque circulante.

Considérant qu'il importe de propager l'esprit de travail, émet le vœu que des sections d'étude sur les différentes branches des connaissances humaines soient organisées par la Société bibliographique;

Que la Société bibliographique, à l'instar de l'Institut smithsonien de Washington, ait, dans chaque capitale et dans chaque ville de l'Europe, des correspondants chargés de faire con

naître son caractère, de lui gagner des adhésions, d'amener l'échange de ses publications avec celles de leur pays.

Ces vœux résument le Congrès. Ensemble de travaux sérieux, complets, il aura fait faire un pas de plus aux catholiques qui travaillent. Les résultats en resteront dans le volume que publiera prochainement la Société bibliographique, sous les auspices de laquelle se sont tenues ces grandes assises.

A. B.

Bibliographie.

M. l'abbé Sire, peu de temps après la promulgation du dogme de l'Immaculée conception, conçut la pensée d'obtenir des traductions de la BULLE Ineffabilis dans le plus grand nombre de langues possible.

A cet effet il s'adressa à des Missionnaires, à des Orientalistes, etc....

Bon nombre de ces traductions offraient un intérêt scientifique de premier ordre, car elles nous présentent des spécimens d'idiomes sur le point de disparaître ou, jusqu'à présent, inconnus en Europe.

Le savant ecclésiastique sentit que ce serait rendre un vrai service à la science, que de reproduire par la voie de l'impression certaines de ces Bulles qui lui avaient été envoyées manuscrites.

Il s'est donc entendu avec M. Leroux, éditeur du Journal Asiatique (28, rue Bonaparte). Celui-ci s'est engagé à faire imprimer les bulles en Coréen, Neo-Calédonien, Tarasque, Tchinouk (dialecte de l'Amérique du Nord), Sissoutu (dialecte de l'Afrique Australe).

Elles formeraient un beau volume imprimé avec luxe, et tiré à un petit nombre d'exemplaires.

Le prix de la souscription sera de 50 francs et l'éditeur se mettra à l'œuvre dès qu'il croira pouvoir compter sur une 50e de souscriptions.

Nous espérons que cet avis sera favorablement accueilli des philologues, tant en France qu'à l'Etranger.

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CONFÉRENCES SUR LA THÉOLOGIE dans ses Rapports avec la Philosophie.

TREIZIÈME CONFÉRENCE 1. (27 mars 1835)

De l'Homme,

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son origine, sa nature. Dans la dernière Conférence nous avons passé en revue toutes les Cosmogomies; nous avons vu que celle de Moïse, supérieure à toutes, n'était ni mystique ni physique, qu'elle n'était ni une person nification des forces de la Nature, ni une explication scientifique de l'origine des choses; mais qu'elle ne parle que de la Cause première sans faire aucune mention des Causes secondes. Ces considérations terminent ce que nous avions à dire dans ces Conférences sur la création du monde ou la Cosmologie. Avant de passer outre à l'Anthropologie, il est nécessaire de faire quelques observations relativement aux trois parties de ce Cours: la Théologie proprement dite, la Cosmologie et l'Anthropologie.

Toutes les vérités, par cela même qu'elles viennent directement de Dieu, sont une hymne à sa gloire; car quelque soit l'objet auquel elles se rapportent, elles sont, pour ainsi dire, Dieu même, étudié dans la nature de l'homme ou dans sa Divinité. Mais il ne suffit pas d'éclairer notre intelligence. Il faut que les lumières que nous acquérons aient un but particulier. Il faut joindre le langage du cœur et des actes aux spéculations

Voir le dernier article au N° précédent, ci-dessus, p. 7. VI SÉRIE. TOME XVI.-No 92; 1878 (95° vol. de la coll.) 6

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