III 46484 bidebih ede ecolo fofofo con stof ooooooo*o PREFACE SUR LES ACTES DES APO TRES. 'Evangile est en quelque façon plus proportionné à la portée du commun des fidel , que les autres Livres du nouveau Testament qui le suivent. Le Fils de Dieu y enseigne. les plus hautes veritez d'une maniere plus simple, plus familiere , plus rabaissée , & qui repond à l'état du Verbe Incarné, qui a daigné s'abaisser jusqu'à se faire un corps grossier de la même terre dont nous sommes formez. Mais depuis la resurrection, fa parole semble s'être revêtue , aussi bien que lui-même , de lumiere & de force. Elle porte les quakitez de l'état triomphant de l'Homme les , Dieu ; & on ne peut lire cette parole dans saint Paul sans s'apercevoir qu'il y parle comme l'Apôtre de ) es u sChrist glorifié & élevé dans le sein de son Pere. En même tems que ce grand Docteur fait profelion de rejecter tout ce que l'eloquence humaine a de plus fort & de plus pere suasif, il ne peut s'einpêcher d'avouer que les discours sont pleins de l'Esprit & de la vertu de Dieu ; que ce qu'il prêche , il le prêche aux parfaits , & qu'il leur annonce ce qu'il y a de plus grand & de plus élevé dans le secret de la Sageffe Divine. C'est dans ce sens que saint Jean Chrisostome fai. fant allusion à ce que Jesus-CHRIST Jean. 4. avoit prédit à ses Apôtres : Que celui qui croiroit en lui , feroit les œuvres qu'il faloit , & en feroit encore de plus grandes ; n'a pas craint de dire que le Fils de Dieu avoit en quelque maniere decouvert de plus grandes choses par la bouche de saint Paul, qu'il n'en avoit enseigné par lui-même. Mais autant que saint Paul est subli. me dans la doctrine des Mifteres & dans les hautes veritez de la Reli autant est-il limple dans les 12. gion , instructions de pieté & dans les maximes de la Morale Evangelique. Tout y est grand, tout y est saint, tout y elt vif & energique ; & neanmoins tout y eft clair , tout y est intelligible , tout y est à la portée des esprits les plus mediocres. S'il s'éleve souvent jusques au Ciel comme un aigle , pour nous decouvrir les misteres les plus cachez , & pour nous expliquer les plus hautes & les plus sublimes veritez de la Religion : l'on voit bientôt aprés cet aigle se rabaisser vers la terre , comme pour y chercher les petits & les remettre sous ses aîles ; c'est-à-dire, pour donner aux plus foibles toutes les instructions necessaires avec les expressions les plus familieres & les plus communes. Le Livre des actes des Apôtres qu'on peut dire être encore plus proportionné à la portée de l'esprit de tous les fidelles, n'est pas moins utile , ni moins inltructif que les autres Livres de l'Ecriture fainte. L'histoire de l'Eglise naissante, les effets merveilleux du saint Esprit , la constance des Apôtres, & la sainteté des premiers Chrétiens sont des objets sensibles qui frapent l'esprit, qui touchent le cæur , & qui portent les hommes à la pratique des vertus chrétiennes. Car qui timent terrible d'Ananie & de Saphire ? en entendant parler du zele & de la con- d'avoir été trouvez dignes de fouffrir Ad. 2. des oprobres pour Jesus. CHRIST ? Qui A, 1. ne concevra da mepris pour les biens V, 14. du monde , en conlīderant la generosité V. 34. avec laquelle les premiers Chrétiens. vendoient tous leurs biens pour les met- tre en commun ? Qui n'aura de l'amour de la priere , en aprenant Passiduité & la ferveur avec laquelle les Apôtres & les Disciples perseveroient dans une oraison continuelle ? Qui ne sera rempli d'un esprit de charité , en voiant l'union parfaite qui étoit entr'eux ? Enfin qui pourra considerer le portrait simple & na- turel que faint Luc nous fait des meurs & des vertus de ces premiers Chrétiens , fans sentir une passion violente de les imiter ? C'est ce qui a fait dire à saint Jerôme que toutes les paroles de S. Luc dans les A&es, font autant de remedes d'une ame languis ante de malade. En effet, une ame qui se nourrir de la verité avec la sainte liberté de la chan tité, s'édifie de tout , & ne fait aucune lecture dans les Livres sacrez qui ne lui soit utile & profitable. Quand ce Sanctuaire lui est ouvert , & qu'elle entre dans le sens naturel de la parole qu'elle lit, c'est pour elle une confolation inef- . fable, un sujet continuel d'actions-degraces, & une source inépuisable de lumieres pour se condaire dans la voie de Dieu. Si certe Sagelse souveraine juge à. propos de laisser fraper cette ame à la porte sans la lui ouvrir, c'est pour elle une occasion de rentrer en elle-même, & de s'humilier de son indignité, de redoubler les prieres , de travailler à purifier son cæur, en considerant & en adorant la pureté de la sainteté de Dieu dans la parole. Enfin s'il lui arrive de prendre quelquefois cette parole divine dans le sens qui ne lui est pas le plus propre, selon l'intention de l'Ecrivain sacré, elle a toujours cette confolation de n'être pas tout-à-fait éloignée du vrai sens , li celui qu'elle y trouve n'a rien de contraire à la verité, & est propre à édifier & 1 nourrir la charité. Car on peut croire Confef. selon S. Augustin, que les auteurs sacrez ont tous eu dans l'esprit tous les sens leurs paroles sont capables liv. 12. 6. 31. veritables que |