AVANT-PROPOS. Il est écrit qu'avant de « parler aux hommes par son » propre Fils, Dieu leur avait d'ancienneté parlé dans » ses prophètes à plusieurs reprises et en plusieurs ma» nières. >> C'est en effet << en plusieurs maniè» res» que la Bible nous parle. - Cette diversité, déjà si pleine de charme, est l'un des nombreux secrets de sa puissance. Tous les moyens d'agir par la parole sur les volontés humaines y sont mis en usage; et l'on peut dire que, par cet endroit comme par tant d'autres, la sainte Ecriture se montre incomparable. Vous y lisez d'abord la naissance du monde sortant du néant; puis viennent les grandes péripéties de l'histoire de l'humanité pendant les vingt-deux premiers siècles de son existence; puis, pendant dixhuit siècles encore, les fastes si variés de la nation mise à part pour conserver à la terre les oracles de Dieu et pour préparer la venue du Sauveur. Mais dans ces oracles encore, quelle admirable diversité ! -Ce n'est pas seulement une abondance de récits de toute espèce sur des faits nationaux ou sur des carrières individuelles, sur des prophètes, des rois, des guerriers ou de simples serviteurs de Dieu; ce sont des recueils de lois; ce sont de glorieuses promesses, de saintes exhortations, de solennelles menaces; ce sont des livres de rites et de types saisissants; ce sont d'éclatantes prophéties sur toutes les destinées de l'Eglise; ce sont des écrits dogmatiques; ce sont des poésies sublimes pour élever nos âmes, des chants pour les consoler, des odes de louange pour les aider dans leurs adorations, des supplications ardentes pour leurs jours de détresse et pour tous leurs combats spirituels. Puis vient, après tous ces livres, un Testament nouveau, et d'abord, dans ce Testament, la vie par quatre fois répétée du Fils de l'Homme tel qu'il a paru sur la terre, « Dieu mani» festé en chair, vu des anges, cru dans le monde » et reçu dans la gloire; » tableaux incomparables! Vous y entendez ses sermons et ses prières; vous y voyez ses miracles, ses souffrances, sa mort, son relèvement du tombeau, son ascension dans les cieux. - Puis, après cette carrière, c'est celle de ses apôtres et c'est la formation des églises par leur ardent ministère; ce sont leurs prédications, leurs combats leurs apologies, leurs expériences, leurs admirables succès; puis même leurs lettres, leurs propres lettres, tantôt à des pasteurs, tantôt à des troupeaux; tantôt intimes et tendres, tantôt dogmatiques et sévères; tantôt familières et tantôt sublimes. Puis enfin tous ces livres se terminent par une révélation majestueuse et par une suite éclatante de prophéties sur les destinées futures de l'Eglise de Dieu jusqu'à l'arrivée du Fils de l'Homme et jusqu'à ce règne bienheureux où la mort ne sera plus et où toutes choses seront faites nouvelles. Telle est donc l'admirable diversité des Ecritures, et c'est ainsi qu'il n'y manque pas une des formes du langage humain par où la vérité de Dieu peut nous être présentée avec efficace pour éclairer, pour attendrir et pour sanctifier nos âmes. Mais parmi toutes ces formes, s'il en était une qui ne dût pas être oubliée, c'était celle des proverbes. On désigne sous ce nom ces maximes sentencieuses, ces formules nettes, colorées et concises, sous lesquelles tous les peuples de la terre se sont plu de tout temps à réduire les règles de la sagesse et ses expériences. Ces sentences détachées, portant chacune un sens complet et présentant en peu de paroles une pensée saisissante, plaisent à l'esprit de l'homme comme plairait à ses regards au milieu de la nuit un jet soudain de lumière vivement colorée. Elles frappent son esprit par la hardiesse des figures; elles se recommandent à son jugement par la justesse des şens; elles se gravent dans sa mémoire par le bonheur des expressions, et ne tardent pas à passer dans l'usage universel comme une monnaie que tous reconnaissent de bon aloi et que nul ne récuse. Aussi tous les peuples ont-ils eu leurs proverbes. « D'un bout à l'autre du monde oriental, depuis |
