PROPHÉTIES CHEZ A PARIS, J.-M. EBERHART, Imprimeur-Libraire, rue du Foln Saint- MÉQUIGNON JEUNE, rue de la Harpe, no 115. AVERTISSEMENT. I. LORSQUE les maux de l'Eglise ont atteint leur dernier période; que le pharisaïsme, et,' sur ses pas, l'impiété ont étendu partout leurs funestes ravages; que l'ignorance épaissit son voile de jour en jour, et que les sources de l'instruction, presque généralement taries ou corrompues, ne laissent plus l'espérance de voir succéder à la génération actuelle une génération plus éclairée; lorsque, dans ces ténèbres profondes, où l'on se trouve bien, et que l'on appelle paix, parce que les lumières de l'esprit n'y combattent point les penchans du cœur mais où le Sage apercevoit un état de guerre le plus prononcé et le plus effroyable (1), l'esprit de domination, la cupidité, le fanatisme ayant un libre cours, toutes les règles sont confondues tous les désordres impunis, tous les abus consacrés et mis en honneur, et que le peu de bien qui reste, décrié, traversé, ou persécuté à outrance, sans qu'aucun tribunal réglé lui offre un asyle, doit succomber infailliblement, et ne subsiste que par miracle.-Lorsqu'un régime si odieux, surajouté aux difficultés des tems, écarte nécessairement du ministère de l'Eglise ceux qui pourroient être le plus en état de la servir; que le nombre des Ministres décroît sensiblement d'année (1) In magno viventes inscientiæ bello. Sap. xiv, 22. en année; que la Religion menace de périr, même quant au matériel, par le défaut de Prêtres, bons ou mauvais ; que déjà un tiers des Paroisses, sur la totalité du territoire François, est dépourvu de Pasteurs; que l'Evangile ignoré, ou, si l'on veut, oublié dans beaucoup d'endroits, a besoin d'y être comme prêché de nouveau, et qu'à cet effet on y envoie..... qui?.....de prétendus apôtres qui, aulieu de faire connaître la religion, ne sont propres qu'à la rendre de plus en plus méconnaissable, et à la faire mépriser ou haïr; lorsqu'au milieu de tous ces désastres, les moyens ordinaires de réparation que Dieu a mis dans son Eglise, manquent ou sont devenus visiblement insuffisans ; - lorsque l'Ultramontanisme nous gagne et nous enveloppe de toutes parts, jusqu'à donner presqu'à penser que les contrées auroient changé de place, les Ultramontains n'étant plus au-delà des Alpes, mais en deçà; que la célèbre déclaration du clergé de 1682, objet de la vénération et de l'attachement de nos pères, est conspuée et foulée aux pieds par leurs descendans ; que les quatre articles hors le 1er, pour lequel on garde quelque ménagement, parce qu'il intéresse trop directement la puissance temporelle, sont tenus pour autant d'erreurs qu'on veut bien nous faire la grâce de tolérer par une insigne complaisance; qu'en certains endroits on est allé jusqu'à prétendre ériger en articles de foi les propositions contraires, en exigeant des laïcs même et des femmes la créance formelle de l'infaillibilité du |
